C’est durant le vingtième siècle que le phénomène des gangs de motards ont fait leur apparition, notamment à la suite des très nombreux conflits armés ayant obligé plusieurs générations de jeunes gens à aller faire la guerre. Le retour de ces soldats fut accompagné bien souvent de fortes désillusions, en particulier sur les valeurs traditionnelles qui ne les avaient pas empêchés de les envoyer au front.
C’est ainsi que ces motards, les premiers bikers, commencèrent à se réunir entre eux, entre frères d’armes qui comprenaient ce qu’ils avaient subi. Ces amis étaient désireux de trouver de nouvelles valeurs, et de vivre leur vie comme ils l’entendaient. Quoi de mieux, alors, que de rester ensemble ? C’est au confluent de ces phénomènes historiques et sociologiques que ces regroupements apparurent. Le Road Rats MC en est un bon exemple.
Origines du MC Road Rats
Il est toujours difficile de déterminer les circonstances exactes de l’origine d’un club de motards. Les légendes urbaines s’emmêlent avec les anecdotes authentiques, si bien que ce qui nous en parvient est un subtil mélange des deux. Au sujet des Road Rats, on reste dans une sorte de flou. On sait que le gang s’est formé à Londres dans le début des années 1960, et c’est à peu près tout. Aucun nom de fondateur, aucun bar, aucun quartier n’est resté.
Cela n’est guère étonnant, dans la mesure où c’est à la suite de batailles de rue qu’un groupe a dû choisir de se solidariser jusqu’à former un club, lequel sera rejoint par d’autres motards, jusqu’à constituer l’un des plus gros MC du pays. En revanche, à notre connaissance le Road Rats MC n’a pas de chapitre, en dehors du chapitre mère londonien. Il ne cherche pas à s’étendre sur le territoire britannique ou sur d’autres pays.
Les spécificités du club
Les Road Rats, nous l’avons vu, est donc un club local qui n’évolue qu’à Londres et dans la banlieue londonienne. Cela est un choix à la fois politique et économique. Dans la mesure où Londres est une ville très active, située au carrefour de nombreuses routes ferroviaires et aériennes, la question du trafic est assez facilement résolue. Les gangs, en effet, vivent de nombreux échanges commerciaux illégaux, avec différents produits, en particulier de la drogue ou des armes.
Rester sur un endroit bien précis relève également de choix stratégiques, c’est en effet prendre le parti de ne pas s’étendre sur d’autres territoires pour éventuellement en perdre le contrôle et provoquer des fragilisations internes, bien inutiles dans un contexte déjà tendu vis-à-vis des autres clubs. Ce choix du repli est un choix qui se justifie donc aisément.
Les couleurs et le Code d’honneur des Diablos
Les clubs de motards se caractérisent par tout un folklore qui permet de les reconnaître. Le symbole le plus évident est également la moto, moyen de déplacement dangereux, bruyant, solitaire, à l’image de ces membres désireux d’une franche liberté. Les grosses cylindrées américaines ou britanniques sont privilégiées par les Bikers. L’un des autres symboles est le port du célèbre cut, le blouson de cuir au dos duquel est affiché le patch, c’est-à-dire le logo du club.
Le patch des Road Rats représente un rat, dessiné en rouge, vu de profil. Gueule ouverte, yeux rouges, griffes proéminentes, ce rat semble sur le point de mordre. Le choix du rat est étonnant, tant cet animal est traditionnellement associé à la saleté, à la maladie, à la peur. Sans doute symbolise-t-il aux yeux des Bikers une forme d’envahissement, de mainmise par le gang, un moyen de rappeler qu’ils sont partout et omniprésents dans la ville. Au-dessus du patch est écrit le nom du club, et en dessous figure le nom du chapitre mère, “London”. Ce patch permet ainsi aux nombreux bikers du club de se reconnaître quand ils se croisent.
Associations criminelles et justice
Les Road Rats, même s’il s’agit d’un petit club, est très régulièrement cité dans des affaires criminelles. C’est dans les nombreuses guerres de territoires qu’ils s’illustrent le plus, notamment avec les Hells Angels et les Satans Slaves. Cela n’est pas récent dans la mesure où dès 1971, une première bagarre très violente oppose les Road Rats à d’autres clubs locaux, entraînant seize condamnations parmi les membres du MC.
En 1983, une poignée de motards a ainsi enfermé dans une grange une vingtaine de rivaux du Satans Slave avant de mettre le feu au bâtiment. Sans faire de victime, cet exploit a occasionné de nombreuses blessures. Encore aujourd’hui, les tensions entre clubs sont encore très vives.
Conclusion
Ainsi, le Road Rats MC est l’un des clubs les plus hostiles qui soit. Bien que circonscrit à Londres et sa banlieue, le club reste très populaire et très prolifique, notamment en raison de ses nombreuses confrontations avec d’autres gangs.