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Vous allez passer votre permis moto ! Savez-vous qu’il vous faut un équipement obligatoire ?
Le jour de votre examen, l’inspecteur a l’obligation de vérifier la conformité de votre équipement. Si vous n’êtes pas correctement protégé, vous ne serez pas autorisé à passer l’examen. L’inspecteur peut annuler l’épreuve ou la reporter. Juste parce qu’il juge que vous n’êtes pas assez bien équipé. Comment éviter cette déconvenue ? Voici la liste des équipements que vous devriez porter.
Un Casque Homologué
Dans le droit français le casque est, pour le moment, le seul équipement obligatoire pour tout conducteur de 2 roues. Et il doit être homologué, c’est-à-dire marqué d’une norme NF ou CE.
La norme française (NF) est de plus en plus rare, mais toujours valide. Il s’agit d’une étiquette verte sur laquelle on peut lire « NF S 72.305 ».
La norme européenne est la plus répandue actuellement. Il s’agit d’un cercle à l’intérieur duquel se trouve la lettre « E », suivie du numéro du pays dans lequel l’homologation a eu lieu. Ainsi, la norme « E2 » désigne un casque homologué en France.
A côté, vous trouverez une suite de chiffres indiquant les normes respectées. Cette suite commence par « 04 » ou « 05 », indiquant le respect des normes « 22-04 » ou « 22-05 ». Les chiffres sont suivis d’un ou deux lettres. « P » pour le respect des normes d’un casque intégral. « J » pour celles d’un casque sans mentonnière. « P/J » pour l’homologation d’un casque modulable.
Bon à savoir, les lettres « NP » indiquent que le casque est homologué, mais qu’il ne protège pas la mâchoire de façon optimale !
Votre casque doit également arborer un élément rétro réfléchissant sur chaque côté. Soit 4 au total. Attention, certains équipementiers fournissent des autocollants à placer soi-même. La plupart du temps pour présenter un casque de manière plus esthétique. Pourtant, le fait de ne pas avoir les 4 éléments rétro réfléchissants équivaut à porter un casque non-homologué.
Enfin, il est utile de rappeler que votre casque doit être ajusté à votre boîte crânienne et que la jugulaire doit être attachée. Un casque qui ne vous tient pas correctement le crâne, qui bouge ou qui n’est pas attaché ne vous protègera pas correctement en cas de chute.
L’inspecteur vérifiera que votre casque est bien ajusté et qu’il est homologué. Il vérifiera aussi que la visière est en bon état et vous assure une bonne visibilité.
Des Gants Renforcés
Sachez que le port obligatoire de gants entrera en application courant 2016. Autant prendre des mesures maintenant et vous équiper de gants respectant la dernière norme, numérotée « EN 13594:2015 ».
Les qualités offertes par les gants étaient jusqu’à présent délicates à observer et les certifications laissées un peu à la bonne volonté des équipementiers. A partir de 2016, les normes à respecter seront aussi strictes que claires à comprendre pour les utilisateurs.
Pour savoir si votre gant respecte la norme « EN 13594:2015 », il suffit de vérifier la présence d’un pictogramme de motard, à l’intérieur d’un carré, sous lequel apparait un chiffre et parfois deux lettres.
Le chiffre indique le degré de protection du gant. « 1 » pour le premier niveau. A ce stade le gant recouvre votre poignet au moins 1,5 cm sous la base du pouce et il assure une résistance à l’abrasion de la paume de 4 secondes.
Le second niveau de protection est signalé par un « 2 ». Ici, le gant recouvre alors votre poignet au moins 5 cm sous la base du pouce et confère une protection de la paume à une abrasion de 8 secondes. A titre informatif, 7 secondes d’abrasion correspondent généralement à une chute à 110 km/h.
A ne pas négliger, la présence des lettres « KP » indique que le gant vous offre également une protection des articulations des doigts.
Lors de vos prochains achats, pensez-y, le seul marquage « CE » ne suffira plus à assurer le respect de la norme « EN 13594:2015 ».
En plus des renforts et protections, les gants doivent être munis d’une patte de serrage qui doit résister à l’arrachement en cas de chute. En effet, à quoi sert d’avoir des gants si c’est pour les perdre à l’impact ? Le système de fermeture au poignet s’ajoute donc à la norme de protection.
Un inspecteur pointilleux peut vous demander de présenter deux paires de gants (une pour l’été et une pour l’hiver). Il pourra également vous demander de lui expliquer l’utilité de vos gants. Ce à quoi vous lui répondrez qu’ils servent à vous protéger des chutes, mais aussi des chocs, des projections, des impacts d’insectes et du climat (froid, intempéries…).
Un Blouson ou une Veste de Moto
Aujourd’hui, la quasi-totalité des vestes ou blousons de moto sont équipés de protections aux coudes, aux épaules et au dos. Ces protections sont amovibles. Vous pouvez donc, lors de votre achat, vérifier qu’elles suivent les normes CE de protection.
Ces normes sont numérotées « EN 1621-1 » pour les coques protégeant les épaules et les coudes. Et « EN 1621-2 » pour les protections dorsales.
Ces protections subissent des tests à la fois concernant leur résistance à l’abrasion, leur résistance aux chocs mais aussi quant à la force résiduelle qu’elles redistribuent aux parties du corps qu’elles sont censées protéger.
Pensez à vérifier la protection dorsale de votre blouson. Car c’est souvent celle que les équipementiers délaissent au profit d’une meilleure protection des coudes et des épaules. Vérifiez qu’il ne s’agit pas d’une simple plaque de mousse qui pourrait se déchirer trop facilement.
Lors de votre examen, l’inspecteur ne vérifiera pas la conformité de vos protections aux normes européennes. Mais il contrôlera sûrement la présence de coques et de protection dorsale de votre blouson.
Attention, la simple présence de ces éléments de protection ne suffit pas à rendre votre blouson conforme. Ainsi, une veste ayant déjà des griffures, des trous ou une déchirure pourra ne pas être considérée comme conforme par l’inspecteur.
Un Pantalon Digne de ce Nom
Pantacourts, shorts et bas de survêtement sont formellement interdits à moto. Ils ne vous offrent aucune protection. Pire, les textiles synthétiques risquent d’aggraver les blessures.
Aujourd’hui, la protection minimale acceptée est le port de Jeans, qui offrent une résistance acceptable à l’abrasion. Un inspecteur vous laissera donc passer l’examen si vous êtes en Jeans.
Évidemment, les Jeans déjà élimés de manière industrielle, les Jeans troués ou déchirés peuvent ne pas être acceptés par un inspecteur pointilleux. En effet, ils protègent moins et sont plus sujets à la déchirure en cas de chute.
Les motards expérimentés vous conseilleront toujours de porter des pantalons en cuir pour bénéficier d’une meilleure résistance à l’abrasion. Et renforcés au niveau des genoux et des hanches. Ces protections doivent de préférence suivre les mêmes normes que celles utilisées pour les coudes et les épaules : « EN 1621-1 ».
Des Bottes Ou des Chaussures Montantes
Entorses, torsions, fractures. Les pieds sont souvent les premiers à être malmenés en cas de chute, même à petite vitesse. La cheville, notamment, est l’élément du pied le plus exposé. C’est pourquoi il est important de porter des bottes ou des chaussures qui la protègent et la maintiennent correctement.
Les bottes en cuir ou les bottes de moto permettent à la fois la protection des malléoles et du tibia, ce qui n’est pas négligeable. Et certains motards les privilégient pour éviter les lacets, qui peuvent s’accrocher aux repose-pieds par exemple.
Pour les chaussures, privilégiez des marques solides comme les Caterpillar, Doc Martens, Timberland. Des chaussures de sécurité ou de bonnes chaussures de marche peuvent également faire l’affaire.
Peu importe la marque ou le style, des chaussures montantes (jusqu’au-dessus de la cheville) suffiront la plupart du temps à un inspecteur pour vous laisser passer votre permis. Mais n’essayez pas de passer l’examen en chaussures basses ou en baskets, cela ne suffira pas.
Demandez Conseils
Si toutes ces explications ne vous suffisent pas ou que votre inspecteur n’est pas trop regardant, voici quelques chiffres qui devraient vous convaincre de bien vous équiper.
70% des conducteurs de deux-roues sont déjà tombés au moins une fois. Et la moitié se sont blessés lors de cette chute.
58% des chutes ont lieu lors des 3 premières années de conduite.
Ces chiffres, issus de l’enquête TSN « les chutes à deux-roues » datant de 2014, sont assez explicites.
Un inspecteur ne vous demande pas de vous équiper juste pour passer l’examen le jour J.
Si cette précaution est prise, c’est pour s’assurer qu’une fois le permis en poche, vous aurez l’équipement nécessaire pour les mois, voire les années à venir.
Il s’agit plus de votre sécurité sur le long terme, que d’un contrôle administratif ponctuel. Et vous faire prêter de l’équipement juste pour pouvoir passer votre permis moto est fortement déconseillé.
Dans la même veine, ne vous équipez pas la veille de votre permis ! Des chaussures ou des gants neufs pourraient vous handicaper. Pensez à porter vos chaussures, gants et vestes plusieurs jours avant l’examen, pour ne pas être gêné ou coincé le moment venu.
Si vous ne savez pas quoi faire, votre moniteur, vos collègues motards et parfois même l’inspecteur vous conseilleront sur l’équipement que vous devrez porter le jour J et durant votre vie de motard.
N’hésitez pas à demander conseils également en magasin. La plupart des vendeurs étant eux-mêmes des motards, ils vous conseilleront et vous parleront de leurs propres expériences.