Le Gypsy Joker MC, ou Gypsy Jokers MC pour les Australiens, est un groupe de motards 1 %. D’abord américain, il débarque en Australie, puis en Norvège, ces 3 pays comportant le plus de Gypsy Joker. Ce moto club hors-la-loi est connu pour l’implication de ses membres dans de nombreux meurtres et règlements de comptes. Ils possèdent tout de même une histoire originale, sur-tout dans la création de leurs chapitres internationaux. Découvrons l’histoire et les crimes du Gypsy Joker MC.
Sommaire
Origines du Gypsy Joker MC
Ce moto club provient des États-Unis, mais s’est très vite exporté en Australie. Beaucoup de clubs mettent des années avant d’ouvrir des chapitres dans des pays étrangers, les Gypsy Joker ont su s’imposer rapidement dans le monde des bikers. Les rivalités naissent d’ailleurs assez vite, impliquant dès le départ des conflits avec le Hells Angels MC.
La création des Gypsy Joker
Le Gypsy Joker MC est fondé le 1er avril 1956, à San Francisco, en Californie. Il est très difficile de trouver des détails sur cette formation et les modalités de la création du groupe. Les motards fondateurs sont restés très discrets et les informations se sont perdues au fil des décennies. Ce que l’on peut affirmer, c’est que le club devient rapidement un gang de motards hors-la-loi, trouvant très vite des rivaux de taille.
En 1966, un deuxième chapitre voit le jour dans l’État de Washington. Le groupe devient alors de plus en plus important, commençant déjà leurs actes hors-la-loi, qui leur donnent directement le droit de porter le patch des 1 %.
Une délocalisation du chapitre de San Francisco
Dès 1967, le Gypsy Joker devient le deuxième plus gros motorcycle club criminel. Le MC qui tient la première place étant le Hells Angels, des rivalités apparaissent déjà entre les deux gangs. Une rumeur laisse penser que les Hells Angels forcent les Gypsy Joker à quitter San Francisco. Ils sont alors obligés de relocaliser le chapitre père en Oregon, à Lincoln City.
Sur ce coup, les Gypsy se plient aux exigences des Hells, mais ils ne vont plus se laisser marcher sur les pieds à l’avenir. Leur popularité traverse déjà les océans pour donner envie à des motards de quitter leur club, afin de rejoindre les valeurs de ces bikers.
Les chapitres Gypsy créés en Australie et en Norvège
Le Gypsy Jokers Australia est fondé en novembre 1969, à Sydney. Ce sont 23 membres du St Mary’s MC qui décident de quitter leur club pour en créer un nouveau. Ils choisissent ce nom en se basant sur un livre regroupant les différents noms des clubs de motards hors-la-loi. Le Gypsy Joker leur plaît beaucoup, il décide d’utiliser le nom en y ajoutant un s. Ce nouveau Gypsy Jokers MC fusionne quelques mois plus tard avec le Mandamas MC, en Australie du Sud.
Lorsque l’on parle aujourd’hui du Gypsy Joker ou du Gypsy Jokers, on évoque des groupes de motards se retrouvant dans les mêmes idéaux. Ils forment un groupe uni, bien que leur logo soit différent en fonction des pays. Chaque chapitre doit respecter certaines règles pour être admis comme véritables membres du Gypsy Joker MC.
C’est notamment le cas du Joker MC norvégien qui, le 1er avril 1997, monte un club pour devenir le premier chapitre des Gypsy Jokers dans le pays. Il faudra que les membres attendent 2007 pour commencer les démarches dans le but de se faire reconnaître comme chapitre international du Gypsy Joker.
Les Spécificités du Club
Puisque ce MC est un des plus gros gangs de motards hors-la-loi, ses conditions d’admission sont très particulières. Il ne faut pas être n’importe qui pour devenir un Gypsy Joker et prétendre rouler sous leur bannière. Le premier chapitre norvégien mettra d’ailleurs près de 15 ans à devenir officiellement le chapitre des Gypsy installé en Norvège.
Les conditions difficiles pour devenir pull patch
Chaque motorcycle club définit son processus de recrutement. Ils sont généralement semblables d’un groupe à l’autre. Les prétendants doivent se faire suivre ou parrainer par un membre « full patch », afin de devenir prospects du MC. Le rôle de prospect est ensuite soumis à certaines règles permettant d’obtenir tous les patchs à poser sur sa veste de motard.
Dans le cas des Gypsy Joker, la démarche est longue. Comme l’explique Arthur Veno dans le livre The Brotherhoods: Inside the Outlaw Motorcycle Clubs, il faut en effet près de 2 ans en tant que prospect avant de pouvoir prétendre au statut de full patch.
Le Joker MC norvégien
Comme nous l’avons expliqué, le Joker MC de Norvège souhaite devenir un chapitre international du Gypsy Joker MC. Il débute les démarches en 2007, mais les membres commencent déjà, en 2008, à porter des patchs diamant 1 % sur le devant le leur veste. Le Joker MC est presque validé par les Gypsy, car des membres de celui-ci sont souvent aperçus près du GQ des Joker.
Ce souhait de devenir un chapitre international est gardé secret, jusqu’au jour d’une rumeur qui commence à circuler entre les autres chapitres internationaux de grands clubs de bikers. Ces derniers refusent qu’un nouveau chapitre international voit le jour en Norvège, la concurrence étant déjà rude.
Le Joker MC se fait rapidement connaître de la police pour plusieurs crimes et délits, espérant attirer l’attention du Gypsy Joker. C’est une réussite, puisque les membres américains décident de venir en Norvège en 2011, afin de rencontrer les Joker. Malheureusement très attendus, ils sont interceptés à l’aéroport et renvoyés dans leur pays. Quelques jours plus tard, la police perquisitionne le QG des Joker, une affaire relayée jusque dans les journaux US.
Peu après, des Gypsy Joker déjà sur le territoire se rendent au QG des Joker pour y accrocher une insigne « Gypsy Joker ». Cet événement officialise le MC en tant que chapitre international. Le Joker MC devient alors le Gypsy Joker Norway MC.
Les Couleurs et le Code D’honneur du Gypsy Joker MC
Bien que les chapitres norvégiens et australiens soient officiels, ils ont tous les deux opté pour un logo et des patchs différents de ceux des Gypsy américains. L’idée reste la même, avec quelques différences. Leurs couleurs et leur Code D’honneur sont cependant semblables.
Les couleurs et le logo américain des Gypsy Joker
Les membres du Gypsy Joker, du Gypsy Jokers Australia et du Gypsy Joker Norway s’habillent tout en noir. Ils n’ont pas de tenue réglementaire, à part la veste patchée du logo qui leur est approprié. Ce sont leurs patchs qui les distinguent des autres clubs s’habillant tout en noir, comme c’est le cas du Devils Diciples MC.
Le logo des pionniers américains est le plus original ou, en tout cas, le plus coloré. Il s’agit d’un bouffon, celui couramment représenté sur la carte « joker » des jeux de 52 cartes. Habillé en jaune et violet, il brandit un spectre de bouffon rouge orné de sa propre tête et d’un ruban. Il a un air maléfique qui colle bien au club. Avec ce logo, les vestes sont ornées d’un rocker haut noir avec écrit en blanc « Gypsy Joker », dans une police remplie de courbes. Le rocker bas indique « USA », les 3 lettres séparées par une étoile. Un « M. » et un « C. » sont de part et d’autre du bouffon.
Les logos australiens et norvégiens des Gypsy
Les patchs australiens sont noirs et blancs ou intègrent du rouge. Le rocker haut affiche « Gypsy Jokers » en blanc sur fond noir, dans une police classique. Le rocker bas montre le pays d’appartenance. À droite du logo, un patch carré « MC ». Ces 3 patchs sont parfois brodés d’un liseré rouge, afin de faire ressortir les patchs de la veste noire. Leur logo représente un crâne, la bouche ouverte, presque souriant, tourné de 3/4 vers la gauche. Il porte une boucle d’oreille à droite et est brodé sur un triangle noir, pointe vers le bas.
Le logo norvégien reprend l’idée des 2 précédents. Il s’agit d’une tête de mort portant un chapeau de bouffon et maquillé comme un joker. Lui aussi porte une boucle d’oreille à droite. L’écriture des rockers du MC de Norvège reprend la même police que celle du MC américain. « Gypsy Joker » et « Norway » sont écrits en blanc sur fond noir.
Des gangs de motards 1 %
Les Gypsy ne font pas partie des 4 clubs 1 % les plus connus, mais sont tout de même un très gros club hors-la-loi. Cette notoriété leur permet de porter le patch diamant à l’avant de leur veste et de se revendiquer comme de grands criminels. Leur devise est « show some respect, get some », qui signifie, en français : montre un peu de respect pour en obtenir.
Accusations Criminelles et Justice
Comme tous les clubs de motards hors-la-loi, les Gypsy Joker américains, australiens et norvégiens se font connaître de la police dans diverses affaires. On retrouve le trafic de drogues et surtout de méthamphétamine, le vol, la possession d’armes et le meurtre. Beaucoup de membres sont jugés et condamnés.
Les accusations du MC américain
En 1981, Donald Manuel Paradis, un chef de chapitre des Gypsy Joker, est reconnu coupable du meurtre de Kimberly Anne Palmer et de son petit ami. Donald tue le couple à son propre domicile, mais le déplace. Cet événement donne l’impression au médecin légiste qu’ils ont été tués dans l’Idaho, un État qui pratique la peine de mort. Donald Manuel Paradis est ainsi condamné à la peine capitale, ce qui affole les médias et les personnes contre la peine de mort. L’avocat réussi à faire invalider la décision de justice, le Gypsy est libéré en 2001.
En 2008, la police perquisitionne le QG de Kennewick, appartenant au chapitre de Washington, et arrête 4 membres en possession de méthamphétamine, d’objets volés et d’armes illégales. L’année suivante, la police, aidée du FBI, arrête une soixantaine de membres du gang. Ils sont fouillés et interrogés, avant d’être pris en photo.
En 2015, Robert Huggins, un membre important du Gypsy Joker, est retrouvé mort, des clous enfoncés dans ses bottes, un « X » gravé sur le corps et les dents cassées. L’année d’après, 3 membres sont arrêtés pour son meurtre, d’autres sont poursuivis pour entrave à la justice au cours de l’enquête. Celle-ci se termine d’ailleurs par un raid dans le QG de North Portland des Gypsy Joker.
Les crimes du Gypsy Jokers Australia
En 2001, une attaque à la voiture piégée à la bombe orchestrée par les Gypsy Joker tue Don Hancock, un ancien détective. Cette attaque est une réponse au meurtre d’un des leurs, Billy Grierson, tué d’une balle dans la tête, suite à un différend survenu dans un hôtel. Le sniper état vraisemblablement Don Hancock.
En 2009, Dean Alan Adams et Peter Floyd Robinson, 2 Gypsy, agressent et tabassent Petera Heta Haimona à la sortie d’un bar. Ils sont tous les deux condamnés. La même année, un membre du MC est jugé pour tentative de meurtre sur un ancien membre du Hells Angels. Enfin, en 2012, Anthony Perish (Gypsy Joker), son frère Andrew (Rebels MC) et Matthew Lawton sont condamnés pour le meurtre du trafiquant de drogue, Terry Falconer. Ils prennent 19, 9 et 15 ans de prison.
Le Gypsy Joker norvégien face à la Justice
Le Joker MC, avant de devenir chapitre international, se fait souvent arrêter par la police pour des faits de violence. Une fois devenu le Gypsy Joker MC, ils se font aussi régulièrement remarquer et arrêter. La dernière intervention de la police norvégienne remonte à 2020, lors d’une perquisition à leur QG. Le club était soupçonné d’être lié à une affaire d’agression et de violence.
Ce chapitre est cependant beaucoup moins condamné que ses homologues australiens et US. Ils sont ainsi la liberté d’organiser chaque année, au 1er mai, une course de moto rassemblant des centaines de motards locaux.
Conclusion : un moto club violent toujours d’actualité
Le fondateur du chapitre de San Jose, Phil Cross, écrit un livre sur les conflits entre le Gypsy Joker et le Hells Angels : Gypsy Joker Book – Phil Cross: Gypsy Joker to a Hells Angels. Il sera d’ailleurs patché par le Hells Angels, délaissant son club d’origine pour le plus connu des gangs de motards hors-la-loi.
Les Gypsy Joker ou Jokers sont toujours actifs aujourd’hui, surtout en Norvège où leurs crimes sont moins violents. En Australie et aux États-Unis, ils sont très surveillés par la police, considérés comme des terroristes civiles par les autorités.