Le Black Pistons MC, ou BPMC, est un club de motards qu’on associe souvent aux 1 %. Pourtant, ils n’ont pas tous portés le patch diamant à l’avant de leur veste. Sans l’existence du Outlaws MC, ce moto club n’aurait jamais vu le jour. Créés en Allemagne à partir de ce gang reconnu, les Black Pistons réussissent à émerger et à s’exporter à travers le monde. Découvrons l’histoire de ce motorcycle club à la genèse hors du commun.
Sommaire
Origines du Black Pistons MC
Club à l’histoire très originale, le Black Pistons MC est en réalité un club de soutien au Outlaws MC. Contrairement à celui-ci, il se développe d’abord en Europe, avant d’ouvrir ses premiers chapitres aux États-Unis.
Un sous-club du Outlaws MC
Le Black Pistons MC est fondé par le club Koblenz Outlaws, en Allemagne, à Neuwied, en octobre 2002. L’idée du Koblenz est d’apporter son soutien en créant un motorcycle club « petit frère » du Outlaws MC. Celui-ci existe déjà depuis 1935 aux USA et fait partie des 4 plus gros gangs 1 %, aux côtés du Hells Angles MC, du Pagans MC et du Bandidos MC. Le Outlaws MC Germany a une place très importante en Allemagne, ce qui pousse les fans de ce gang de hors-la-loi à créer un club de soutien.
Le but n’est cependant pas d’imiter les Outlaws, surtout que l’intention première n’est pas, aussi étrange que celui puisse paraître, d’en faire un club de motards criminels. Il s’agit seulement, à sa création, de motards désirant rider sous la bannière du Outlaws MC, sans en faire partie. Les conditions d’admission sont alors très particulières.
Les premiers chapitres américains
Au mois de mars 2002, dans l’Ohio, le chapitre de Colombus des Satan’s Syndicate MC décide de changer de bannière et de remplacer ses patchs pour devenir le premier chapitre Black Pistons américain. Aujourd’hui, des membres du Satan’s Syndicate sont d’ailleurs devenus des Outlaws. Quelques mois plus tard, le Black Pistons « patche » le chapitre d’Ocala des Satan’s. L’action de patcher revient à s’approprier un club dans le but de changer son nom et donc ses patchs.
Sur le continent, des chapitres voient bientôt le jour au Canada, il y en aura 11 au total. 9 de ces groupes comportent même des membres du Outlaws MC.
Les chapitres Black Pistons à travers le monde
Le club The Brotherhood délaisse leur nom pour devenir, en 2003, le premier chapitre britannique du Black Pistons MC. Ils lancent le mouvement et des chapitres voient le jour, entre autres, à Birmingham et à Londres. Le BPMC peut ainsi envahir le nord et se baser en Irlande, en Écosse et dans les Pays de Galles. D’autres chapitres européens sont fondés en Belgique, en Norvège et en Pologne. Le MC finit par s’exporter à travers le monde et ouvre des chapitres aux Philippines et au Japon.
Les Spécificités du Club
Étant donné la particularité de création de ce gang de bikers, ses conditions d’admission sont différentes de celles que les MC appliquent habituellement. Il est ainsi un peu plus difficile de devenir un Black Pistons. Une fois dans le club, les membres pourront s’en donner à cœur joie pour affronter leur ennemi de toujours : les Hells Angels.
Les conditions d’admission des BPMC
Il existe une loi qui régit les conditions d’admission du moto club, la « Constitution nationale des Black Pistons MC ». Pour prétendre aux patchs des BPMC, il faut avoir au moins 21 ans, qui est l’âge de la majorité aux USA. Il faut ensuite obligatoirement rider sur une moto américaine et prouver ses capacités de conducteur. Pas question d’être un novice en conduite pour espérer intégrer un chapitre de ce MC. Enfin, tout prospect doit lier une relation d’amitié d’au moins 1 an avec un membre actif des Black Pistons.
Des rivaux du Hells Angels MC
La rivalité avec les Hells Angels est assez logique au regard de l’histoire du Outlaws MC. Celui-ci et les Hells se partagent nombre de territoires à travers le monde et se retrouvent souvent impliqués dans des règlements de comptes. Leur statut de 1 % y est évidemment pour quelque chose. Les Black Pistons deviennent alors naturellement rivaux des chapitres du Hells Angels MC qu’ils côtoient.
Les deux moto clubs se retrouvent souvent impliqués dans des affrontements violents, qui les envoient à de nombreuses reprises au poste de police local. Ils détruisent plusieurs bars et terrorisent quelques citoyens lors de leurs bagarres musclées. En 2019, les rivaux se croisent à Halifax, au Canada, au salon de la moto du parc des expositions. Des propos haineux et peu cordiaux auraient été échangés entre les membres pendant toute la durée du salon.
Un club qui n’est pas considéré comme 1 %
Bien que plusieurs membres des Black Pistons soient liés à des affaires criminelles, le MC ne se revendique pas en tant que club 1 % ou hors-la-loi. Pourtant, le chef même du club sera condamné et arrêté par la police.
Fait surprenant, un juge américain, Joseph Henderson, va même jusqu’à déclarer que « le fait qu’un groupe compte des membres criminels ne signifie pas que le club tout entier est une organisation criminelle, au sens du Code civil. ». Cette déclaration fait suite à une demande de dissolution du groupe par les forces de police.
Les Couleurs et le Code D’honneur du Black Pistons MC
Les membres de ce MC sont tout de noir vêtus. Ils reprennent les codes du Outlaws, en laissant tomber la couleur rouge, déjà peu présente au sein du club originel. De même, leur logo s’inspire librement de celui de leur « père », en étant un peu plus sobre.
Le Code D’honneur est un point très important pour ces bikers. Ils sont avant tout ensemble pour profiter de la route et échanger des astuces et des conseils entre motards.
Un logo qui s’inspire des Outlaws
Le logo du Outaws se composent de 2 pistons croisés sur une tête de mort blanche et rouge. Les BPMC reprennent l’image du piston dans leur logo et dans leur nom. Le piston dans une moto sert à comprimer le gaz qui provoque l’explosion transformant l’énergie thermique en énergie mécanique. On sent ainsi bien l’amour de la moto dans ce design. Les 2 pistons des Black Pistons se croisent, rappelant les os croisés des drapeaux de pirates. Ils sont en noir et blanc sur un fond noir, tout simplement.
Les patchs portés par le MC
On retrouve ici une configuration classique des patchs de motards. Le logo au milieu du dos de la veste est surmonté d’un rocker haut affichant un « Black Pistons » noir sur fond blanc, dans une grosse écriture gothique. Le rocker bas affiche le nom du chapitre ou de la région. Le patch carré « MC » est placé juste au-dessus des 2 pistons, à l’endroit où ils se croisent. Les membres n’affichent pas beaucoup de patchs à l’avant de leur veste, comme c’est le cas du Vagos MC qui cumule les patchs avant.
Le Code D’honneur de ces fans de moto
Un peu comme les règles qui régissent la vie en communauté des Boozefighter, les Black Pistons se doivent de respecter certains points. Pour rester membre, il faut par exemple être présents à tous les rassemblements obligatoires, ainsi qu’aux réunions hebdomadaires dans le QG de son chapitre.
Les membres de ce club sont de véritables amoureux de la moto, comme tous les motorcycle clubs, il est vrai, mais ici, la moto trouve une place bien particulière. Là où certains clubs sont créés dans l’espoir de devenir des motards hors-la-loi, le BPMC veut avant tout sillonner les routes. Afin d’être un membre respecté, il faut se tenir informé des nouveautés autour de la moto et de la mécanique.
Un Black Pistons se doit aussi de maintenir une image correcte du gang et de celle du Outlaws. En aucun cas il ne doit porter préjudice aux deux MC ou être surpris en train d’insulter un des membres. Le respect doit lier les motards de ce moto club.
Accusations Criminelles et Justice
Les crimes des Black Pistons sont tellement nombreux qu’ils finissent par être infiltrés par le FBI. Ils sont également très doués pour organiser du trafic de drogue à grande échelle.
Un infiltré du FBI dans les BPMC ?
Le MC est reconnu par la police comme un club condamné à plusieurs reprises pour trafic de drogues. Le FBI décide alors de se saisir de l’affaire, dans le but de démasquer certains membres à la tête de ces trafics. L’objectif est de faire tomber des bikers appartenant à des chapitres de Madison, Oconee et Clarke. 6 motards sont ciblés en particulier :
– Winfred « Outlaw Bubba » Turner,
– James Brown,
– George « Hammer » Jordan,
– Darren « Panhead » Lloyd,
– Larry « Duke » Samples,
– Dennis Riley.
En 2013, le président des Black Pistons, Michael « Griff » Griffin, révèle la supercherie. Il est en réalité un agent du FBI infiltré depuis 2 ans dans le MC, ce dernier ayant réussi à gravir les échelons du club, jusqu’à son plus haut rang. Les membres sont arrêtés et le trafic de drogue démantelé.
Les meurtres de Black Pistons
À Jacksonville Beach, en Floride, en 2014, Zachariah « Nas T » Tipton, membre du BPMC, est abattu. Les évènements se déroulent au Nippers Beach Grill, le tireur est un membre du Iron Order MC. L’évènement a de quoi faire parler de lui. En effet, l’Iron Order MC n’est pas du tout un club hors-la-loi, il n’est même habituellement pas connu pour être impliqué dans des affaires criminelles. Ces motards sont souvent des policiers ou des membres des forces de l’ordre US. Cette affaire est relatée dans le livre de Donald Charles Davis, Twilight of the Outlaws.
Indianapolis, le 3 mai 2015, Nicholas K. « Re-Re » Norris, membre du Black Pistons, est abattu d’une balle dans la tête, par Ron Stewart. Les faits sont plutôt flous. Ron Stewart aurait suivi Re-Re et un autre membre du MC, sans aucune raison apparente. Il leur aurait coupé la route avec sa voiture, poussant Re-Re à hurler contre son assaillant. Celui-ci aurait sorti une arme de poing avant de leur barrer la route une seconde fois. Les deux motards se seraient mis à le suivre et à attaquer sa voiture, forçant Ron Stewart à sortir du véhicule avant de tirer sur Re-Re à l’arrière du crâne.
Les crimes commis par le club
La réputation de MC non violent voulu par les Black Pistons ne reste pas longtemps d’actualité. En 2017, Paul Anderson, leader du Pasco Outlaws, est tué froidement par 2 BPMC. Les policiers se sont alors immédiatement mis en alerte, afin d’éviter une guerre de gangs ingérable.
En parallèle, Isaac Lucas, un membre connu pour son amour du crime, utilise certains QG des Black Pistons pour organiser un trafic de drogues de grande envergure. Isaac Lucas est arrêté et emprisonné et le juge Joseph Henderson saisit, en 2018, le QG de la rue Page à St. Catharines.
Au Canada, en Nouvelle-Écosse, un gros pôle de contrebande est mis en place par les chapitres canadiens du MC. Ils profitent du littoral pour importer illégalement différentes drogues sur le territoire, grâce à la complicité de petits navires. La police locale tente de stopper les activités des Black Pistons, mais n’arrive pas à mettre la main sur tous les chapitres locaux.
Conclusion : des clubs nationaux plus sages
Grâce au juge Henderson, les Black Pistons n’ont pas été démantelés aux États-Unis, car le club regorgerait encore de membres intègres et non-violents. Nous l’avons vu, c’est presque la même chose au Canada où les BPMC ont encore de beaux jours devant eux, peut-être pour des activités moins louables.
En Europe et en Asie, les clubs se tiennent pour le moment à carreaux et ne rencontrent pas de problèmes avec la Justice. Leurs membres sont ainsi invités aux événements et aux courses organisés par les comités de bikers. Les Black Pistons possèdent encore le droit de rider en toute liberté.