Le blouson moto est une partie essentielle de l’équipement du motard. Pensez simplement au nombre de fois où vous bougez les épaules, les coudes et le dos : des centaines de fois chaque jour. Il est donc nécessaire de les protéger. On peut se casser un bras simplement en tombant de sa propre hauteur. A fortiori quand on est lancé à 30 ou 50 km/h… Lors d’une glissade, la peau s’écorche tout de suite, et fond dès 15 km/h. Et plus des 2/3 des scootéristes et motards sont déjà tombés au moins une fois de leur engin.
Ces raisons expliquent que le blouson moto n’est pas un accessoire optionnel, mais fait partie intégrante de votre équipement. Le blouson, comme le casque, le pantalon, les gants et les chaussures, peuvent faire la différence entre une égratignure et une vraie blessure.
Il existe trois grandes catégories de blouson moto : le blouson cuir, qui accompagne les motards depuis l’invention de la moto ; le blouson textile, apparu depuis une dizaine d’années ; et enfin, le blouson composite, en cuir et en textile. La créativité des designers est telle que vous trouverez exactement le modèle qui vous convient.
Le cuir se révèle plus résistant aux abrasions, et dure très longtemps. Le textile est souvent plus léger, et plus passe-partout. Les deux types de blouson moto ont évidemment leurs avantages et inconvénients. Les saisons durant lesquelles vous roulez sont également à prendre en compte : protection contre la chaleur, le froid, la pluie et le vent.
Si le cuir reste indétrônable pour les motards chevronnés et en compétition, les blousons en textile renforcé ont considérablement progressé ces dernières années, en matière d’esthétique et de sécurité.
Sommaire
Sécurité du blouson contre les risques en moto.
Les points à vérifier :
– Le nombre et la qualité des renforts aux coudes, épaules, et bas du dos. La dorsale est très efficace. Si vous roulez hors milieu urbain, elle peut être indispensable. Assurez-vous que chaque élément reste bien en place quand vous portez votre blouson. S’il s’agit de protections amovibles, assurez-vous aussi qu’elles soient conformes à votre anatomie, et qu’elles ne se déplacent pas quand vous êtes assis ou quand vous marchez.
– la qualité des protections. Un simple rembourrage est insuffisant. Certaines protections sont en mousse haute densité. Les coques sont en fibres de carbone ou en polymère. Ce choix a une incidence sur le prix, mais aussi sur le niveau de protection. Les protections doivent être articulées, et vous permettre des mouvements aisés.
– la présence d’airbags pour protéger les cervicales et le cou en cas de choc violent. Certaines sont déjà homologuées CE.
– la présence de poches, assez larges pour votre portable ou tablette, vos clés, vos documents obligatoires (carte grise, permis…). Ces poches doivent être étanches, et faciles à ouvrir.
– L’imperméabilité du blouson, qui doit vous protéger un minimum de temps. De temps en temps, vous les réimperméabiliserez avec un aérosol spécial.
– L’aération du blouson, si vous l’utilisez l’été. Certains blousons sont équipés de mesh, qui permettent d’éviter la sudation.
– La visibilité de votre blouson : bandes réfléchissantes, y compris un triangle réfléchissant dans le dos. Il est important d’être bien visible, de jour comme de nuit.
– Le confort : vous allez le porter des heures d’affilée, et ce, pendant des années. Vous devez vous sentir aussi à l’aise que dans un blouson de ville ou une veste, et surtout pas engoncé.
– Et enfin, le look, qui dépend de votre goût. Certains blousons textiles ne sont pas typés motard, et sont plus polyvalents que ceux en cuir, mais assurez-vous qu’ils offrent le même niveau de protection. Les blousons en textiles composites peuvent être une bonne option pour les trajets urbains.
Sachez aussi que les couleurs vives sont plus visibles que le noir quand la luminosité est faible. Si un automobiliste vous voit à temps, une fraction de seconde peut vous sauver. Souvenez-vous que les automobilistes peuvent être nerveux, distraits, en colère, fatigués…
Sécurité routière : nous sommes tous concernés.
La bonne nouvelle, c’est que le parc des deux-roues motorisés a doublé en 20 ans : il est passé de 2 à 4 millions d’engins. Les motos de plus de 125 cm3 représentent près de la moitié du total. La moto est de plus en plus utilisée en milieu urbain, pour améliorer la fluidité lors des embouteillages. Et les deux-roues consomment moins, ce qui les rend intéressants en termes d’économies d’argent et d’énergie.
La mauvaise nouvelle, c’est que le nombre de tués, passé sous la barre des 4 000 par an, a tendance à repartir à la hausse. Sans oublier les 80 000 blessés, parfois gravement. Concernant ces derniers, 70 % sont des piétons, des cyclistes, des scootéristes et des motards. Les morts de moins de 24 ans ont augmenté l’an dernier de 7 %. Il faut dire que 16 % des scootéristes roulent sans équipement de sécurité… Inconscience de la jeunesse, qui incite les autorités à imposer des lois de plus en plus draconiennes, au détriment des conducteurs responsables.
Alors que les deux-roues ne représentent que 2 % du trafic routier, ils représentent 26 % des tués et 33 % des blessés. On peut donc s’attendre à ce que d’autres équipements deviennent obligatoires dans les années prochaines, comme le gilet jaune, déjà obligatoire en cas d’arrêt d’urgence.
Les principales raisons de ces accidents sont liées aux conducteurs : la vitesse, l’alcool, l’absence de protection, l’imprudence, les médicaments, la fatigue, et la drogue. Enfin, il existe une raison extérieure : les animaux sauvages. Les chiens errants, les biches, et parfois les chèvres sont un facteur de risque. Au printemps par exemple, les jeunes cerfs consomment des bourgeons verts, qui les enivrent. En état d’énervement total, ils arrivent parfois à franchir les grillages et à débouler sur l’autoroute… provoquant des dégâts faciles à imaginer. Les panneaux représentant des images d’animaux doivent donc vous alerter, et à vous inciter à ralentir.
Mais, en dehors de la loi, le bon sens recommande de bien protéger les parties exposées, les chevilles et les jambes, les hanches, le dos, le ventre et la tête. Ce sont des éléments qu’il faut garder en tête lors du choix de son équipement.
Bien choisir son blouson moto :
Sachant que 50 % des blessures concernent les bras, le blouson doit être choisi avec beaucoup de soin. Ce choix dépend en partie de l’usage de votre moto, petits ou longs trajets, route ou ville. Beaucoup de blousons sont adaptables aux saisons, grâce à leur doublure amovible. Pour les gros rouleurs, la combinaison reste idéale. Mais on trouve de nos jours des blousons en toile denim, renforcés avec des aramides de type Kevlar ® ou d’autres synthétiques.
Les empiècements d’un blouson peuvent être en différentes matières, selon leur usage : protection contre les intempéries, protection contre les chocs, ou au contraire aération.
Vérifiez la taille de votre blouson, en position assise, et l’aisance de vos mouvements. Mieux vaut ne pas le choisir trop grand, peut-être juste la place d’un pull en hiver. Il risquerait de mal vous protéger des intempéries et d’éventuelles glissades.
Les poignets, le cou et la taille doivent être munis de fermetures pratiques, pour éviter que le vent ne s’y engouffre. Votre blouson moto ne doit pas se gonfler comme un parachute… Veillez aussi à ce que les manches soient assez longues pour protéger vos poignets.
Normes et moto.
Ce qu’il faut savoir en matière de normes, c’est que cela ne concerne pas la qualité du blouson, mais seulement ses protections. Les normes sont différentes pour chaque partie de l’équipement. Cette série de chiffres peut sembler décourageante. Nous allons vous les présenter de manière simplifiée. Les vêtements moto sont régis par la norme EN 13595, niveaux 1 et 2.
Les normes Équipements de Protection Individuels (EPI) sont insuffisantes pour un équipement moto, quelles soient EPI 1 (loisirs) ou EPI 2 (risques moyens). Ces normes sont auto-régulées par les fabricants, et ne sont pas vérifiées par un organisme indépendant. En revanche, les coques et les dorsales sont vérifiées par un organisme indépendant sous la référence EN 1621. Cette norme se subdivise en 1621-1 et 1621-2 (coudes, genoux, hanches, épaules). Choisissez de préférence le niveau 1, car le produit a passé des tests de résistance aux chocs plus intenses.
Les protections thoraciques sont normalisées EN 1621-3, les airbags en EN 621-4, les gants en EN 13594, et les bottes en EN 13634.
L’équipement de bricolage, de chantier ou de jardinage répond à des normes différentes. Ces produits ne peuvent être utilisés que le plus rarement possible, si on n’a pas d’autre solution, car ils ne sont pas conçus pour protéger contre l’abrasion qui provoque des brûlures de la peau.
Les bottes répondent aux normes CE et EN 13634. Les « baskets moto » sont à déconseiller, comme les équipements homologués pour les loisirs. En clair : un produit soumis aux normes les plus exigeantes, et vérifié par un organisme indépendant, vous protégera mieux que n’importe quel autre produit.
La normalisation est une tâche difficile, étant donné la variété des matériaux, la variété de tests de résistance aux chocs, et le nombre de pays européens concernés. Ces normes sont susceptibles d’évoluer en permanence. Avant d’acheter, prenez quelques minutes pour vérifier en ligne les dernières normes concernant votre blouson moto.