Le travail du cuir passe par de nombreuses étapes qui revêtissent chacune une importance majeure dans l’aboutissement d’un cuir véritable. De l’abattoir à la fabrication, un blouson cuir est le fruit long processus durant lequel interviennent différents acteurs et de nombreuses manipulations.
Sommaire
Éleveur
Le cuir traditionnel s’élabore à partir de peaux provenant de différentes espèces animales. On retrouve la vache et le veau, le mouton et l’agneau, la chèvre, le chamois et enfin le daim. Les élevages de moutons permettent d’obtenir un cuir destiné à la fabrication de vêtements haut de gamme et de gants. Le cuir de chèvre intervient généralement dans la conception de petits objets tels ; que des portefeuilles. Pour le cuir de vachette, le plus répandu et le plus réputé, il répond à toutes les utilisations, comme la confection de vêtements pour le motard.
La France s’inscrit aujourd’hui comme le premier producteur de bovins d’Europe. Toutefois, les éleveurs ne perçoivent pas de rémunération lorsque les abattoirs cèdent les peaux des bêtes aux tanneries. Pour concevoir un cuir de qualité, ces dernières recherchent des peaux impeccables, sans cicatrices de barbelés, parasites ou autres défauts . Face aux difficultés que rencontrent les tanneurs à se procurer des peaux en France, ils se trouvent contraints de recourir à l’importation pour combler les volumes.
Abattoir
À l’abattoir, le traçage du cuir intervient après la saignée et la coupe des pattes antérieures. Ce procédé s’effectue à l’aide d’un couteau pour retirer la peau de manière adéquate. L’arrache du cuir s’effectue via un outil, appelé arracheur. Il dispense un système de traction pour récupérer la peau, celle-ci est ensuite vendue à des collecteurs ou des négociants de peaux brutes.
Négociant de peaux brutes
Contrairement aux collecteurs, les négociants ne manipulent pas les peaux des abattoirs, ils ne détiennent qu’un rôle d’intermédiaire entre le lieu d’abattage et les structures de transformation du cuir.
Les collecteurs cumulent différentes tâches. La collecte des peaux se réalise dans un délai très court pour préserver la qualité du cuir, l’identification du matériel, l’établissement de sa traçabilité puis l’habillage et le parage. Ces deux procédés consistent à réaliser des manipulations visant à préparer la matière pour le tanneur en éliminant les extrémités inutiles au niveau du contour des peaux. Le collecteur peut également réaliser le classement des peaux en tenant compte de certains critères tels que le poids et les défauts. Des actions de salage, d’échantillonnage et de crouponnage s’effectuent et précèdent l’étape du stockage avant l’expédition. Enfin, le collecteur s’assure de l’acheminement des peaux jusqu’à la tannerie.
Tanneur mégissier
Le tanneur passe par de nombreuses étapes . Ce long processus s’appuie à la fois sur un savoir-faire ancien et des techniques modernes, nécessite environ 4 semaines de manipulation.
La première étape consiste à saler ou à sécher les peaux rapidement du fait de leur fragilité. Le tri effectué par les collecteurs permet aux tanneurs de se procurer des peaux homogènes pour obtenir du cuir de qualité. Cette première partie du processus a pour but de déshydrater les peaux et stopper la dégradation.
L’étape suivante, le travail de rivière, consiste à réhydrater les peaux et à les dessaler en les faisant tremper dans un bain composé d’eau et d’antiseptique. Ensuite,interviennent les actions de dépilage et de pelanage qui consistent à détruire les constituants du poil présents sur l’épiderme et à abîmer légèrement les tissus fibreux pour obtenir une peau plus malléable. L’écharnage élimine les tissus sous-cutanés pour garder qu’une partie de la peau, le derme est ensuite transformé en cuir véritable. Le déchaulage consiste à tremper les peaux dans des cuves d’eau. On y ajoute du sel pour rendre à la peau un niveau de PH spécifique pour préserver son intégrité.
Le tannage consiste à transformer la peau en cuir en y fixant des agents chimiques la rendant imputrescible et résistante. Les agents tanins sont de nature végétale ou à base de chrome. Passée cette étape, nous obtenons du véritable cuir.
L’étape du corroyage
Process permettant au cuir de se doter des spécificités pour la fabrication de vêtements.
S’ensuit une action d’essorage.Les cuirs sont de nouveau triés puis refendus pour obtenir la fleur et la croûte de cuir. Avant d’être teintée et nourrie, la matière est neutralisée pour faciliter l’absorption des produits chimiques. Enfin, la fonction de séchage achève l’étape du corroyage.
Dernière étape avant de pouvoir concevoir des vêtements, le finissage du cuir. Un tri intervient à nouveau pour définir les peaux qui nécessitent un ponçage et celles qui n’en n’imposent pas.
Les cuirs sont baptisés selon leur qualité de pleine fleur, fleur corrigée, croûte de cuir… L’objectif est maintenant de donner un aspect et une texture au cuir pour convenir au travail des transformateurs et artisans. Satinage, foulonnage, liégeage et lissage.Toutes ces manipulations préparent la matière en vue de la transformer en vêtements divers.
Transformateur du cuir
Le cuir destiné à la fabrication d’un vêtement est choisi par rapport à ses spécificités et ses atouts. Un peau d’agneau détient la particularité d’être assez souple s’avère idéale pour réaliser une veste classique mi-saison. Une peau de bovin est plus robuste, et répond parfaitement aux exigences imposées par la fabrication d’un blouson de moto cuir. Avant de se lancer dans la conception, les artisans analysent la matière pour définir son potentiel et relever les défauts.
La fabrication débute par le tracé, sur le cuir, des pièces qui composeront le vêtement et se poursuit avec la découpe. Cette étape se réalise avec beaucoup de précaution avec des ciseaux laser ou d’huile de coude et de ciseaux en métal pour la méthode artisanale. L’assemblage des pièces se réalise sur des machines spécifiques à cuir pour aboutir au vêtement final.