Cuir, cuir végétal, cuir PU, cuir végan ou tannage végétal, de nouvelles appellations d’articles en cuir – ou imitation cuir – nous inondent depuis quelques années. Mais que se cache-t-il réellement derrière ces expressions, pas toujours très transparentes ? Vendre du faux cuir pour du vrai est devenu un business très lucratif, pour certaines entreprises…
Que peut-on réellement qualifier d’articles en cuir, et de quoi sont véritablement constitués les autres articles. Le point sur ces abus de langage souvent destinés à semer la confusion, dans l’esprit du consommateur. Dans cet article, vous serez tout du cuir, le vrai, comme le faux !
Sommaire
Articles en Cuir : une Définition Contrôlée par l’État.
Face aux nombreuses imitations du cuir et aux abus de langage, le législateur donne, aux termes du Décret n° 2010-29 du 8 janvier 2010, la définition officielle de la matière qui peut légalement être dénommée « cuir ».
Il en résulte que l’appellation cuir ne peux s’appliquer qu’au produit obtenu de la peau animale au moyen d’un tannage ou d’une imprégnation conservant la structure naturelle des fibres de la peau et ayant conservé tout ou partie de sa fleur. Généralement il s’agit de peau de vache, de veau ou de buffle. Cette définition exclue donc toutes matières d’origine végétale ou synthétique.
Ce décret précise également ce qui peut être définit comme de la croûte de cuir ou refente de cuir. Il s’agit de la partie interne d’un cuir, obtenue par refente ou par toute autre opération ayant entraîné l’élimination complète de la couche externe et sur laquelle l’ensemble des points d’implantation des poils, plumes ou écailles se trouve détruit.
L’utilisation du terme « cuir », même en tant qu’adjectif, comme par exemple dans les expressions « cuir végétal » ou « simili-cuir » est interdite dans la désignation de toute autre matière que celle obtenue de la peau animale au moyen d’un tannage ou d’une imprégnation conservant la forme naturelle des fibres de la peau.
Parler de « cuir végan » constitue une tromperie (faux cuir) et un abus de langage interdit par loi. Aucun cuir ne peut être végétal ou végan, puisque par définition même le cuir trouve son origine dans la peau d’un animal.
Mais alors, à quoi correspondent vraiment ces appellations pas toujours compréhensibles ?
Cuir végétal, imitations cuir PU et synthétique, cuir végan, tannage végétal, que se cache-t-il derrière ces appellations ?
Face à la réticence de certains consommateurs à acheter des produits d’origines animales, le cuir synthétique (c’est-à-dire un matériau composé pour tout ou partie de produits de synthèse macromoléculaires), avait jusqu’à ces dernières années le vent en poupe. Mais la vague végétalo-végane qui déferle depuis quelques années a donné mauvaise presse au synthétique.
Pour y faire face, certains fabricants et revendeurs n’ont pas hésité à inventer de nouvelles expressions pour masquer la véritable composition de leurs articles.
Ainsi, on ne parle plus de cuir synthétique mais de cuir PU. Si le nom a changé, ce faux cuir correspond toujours à un tissu sur lequel on enduit du plastique afin de donner une texture de cuir à la surface.
Le Simili : Imitation Cuir
Le simili-cuir, expression couramment utilisée mais interdite puisqu’elle contient le terme cuir alors qu’elle ne provient pas d’origine animale, se compose en réalité d’une matière plastique fabriquée à base de pétrole. Il s’agit d’une imitation cuir, dont l’aspect, selon la qualité peut parfois être très ressemblant à un véritable cuir. (matière ultra dangereuse, en cas d’utilisation moto)
Le Cuir Végan
Le cuir végan se revendique sans matière animale mais aussi exempt de tout test sur des animaux : il ne s’agit donc pas de cuir. Il s’agit d’un textile imitant l’aspect du cuir, mais dont la réalité s’en trouve bien éloignée.
Dans cette catégorie, entre également des matières obtenues en utilisant des plantes. Certains n’hésitent pas à utiliser l’expression « cuir d’ananas » ou « cuir de champignon » pour des matières issues de ces végétaux.
Le Cuir Végétal
Quant au cuir végétal, récente invention et autre abus de langage incontesté, il correspond à un matériau constitué de fibres naturelles, issues du coton, du maïs ou du lin, mélangées à des huiles végétales.
Ce nouveau matériau se vente d’être plus résistant que le cuir, biodégradable, moins cruel et réussi brillamment l’imitation du cuir. Si l’invention est louable, l’appellation constitue pour autant une tromperie du consommateur, voire une escroquerie.
Le Tannage Végétal
L’utilisation du terme « tannage végétal » quant à lui ne correspond pas à type de matière, mais à un moyen permettant d’obtenir du cuir. Il s’agit bien d’une matière provenant d’une origine animale. Dans 80% des cas, le tannage se réalise à l’aide de produits issus du minéral : la peau de l’animal mort est traitée avec des produits d’origine minérale pour devenir du cuir.
Ce type de procédé se trouve montré du doigt par les écologistes, qui dénoncent la toxicité pour l’homme et l’environnement des produits utilisés. Face à cela, le tannage végétal consiste à transformer la peau animale avec des agents tannants d’origine végétale (écorces, racines, sèves etc).
Plus long à réaliser, le tannage végétal en devient moins rentable pour les industriels et donc plus cher, mais moins néfaste pour la planète. Une bonne alternative au cuir traditionnel pour ceux qui veulent continuer à posséder des articles en cuir, tout en se préoccupant de l’environnement.
Face aux nombreuses utilisations frauduleuses du mot cuir (exemple : imitation cuir), le consommateur doit rester attentif, le meilleur moyen pour y parvenir étant de consulter les étiquettes des produits.
Les articles en cuir doivent obligatoirement indiquer la désignation du nom de l’animal ou à défaut la désignation de l’espèce animale (ovin, caprin etc), ainsi que le type de cuir (pleine fleur, croute de cuir, nubuk, etc).
Consulter les étiquettes reste la meilleure indication sur la véritable matière utilisée pour la fabrication d’un article (attention, cette obligation ne s’applique pas aux articles de maroquinerie et de voyage en ce qui concerne la partie intérieure.)