Le cuir est par définition, la peau retirée d’un animal. C’est une peau qui aura été rendue imputrescible par le biais d’un tannage (opération effectuée par les tanneries ou les mégisseries consistant à transformer la peau alors raide et putrescible en deux matières souples, le cuir et la fourrure nous parlerons ici uniquement du cuir).
L’utilisation du cuir comme matière première est tout sauf actuelle. L’utilisation de la peau comme vêtements remonte aux plus vieilles origines de l’humanité. Il est la toute première matière dont les hommes ont utilisés pour se vêtir.
Puis, c’est en Égypte antique qu’on réalisa alors la valeur réelle, et atouts de cette matière. C’est ainsi qu’elle devint (et resta depuis) une matière particulièrement noble. De nos jours, il existe une quantité infinie de différent type de cuir. Nous vous présenterons les principaux cuirs utilisés dans le monde, leurs principales propriétés et qualités. Pour mieux vous orienter dans l’univers infini du cuir.
Sommaire
Le cuir d’agneau
C’est un cuir très réputé dont on parle très souvent. L’agneau étant un animal très jeune (entre zéro et trois mois), son cuir est souple, délicat, d’une grande finesse. Ce qui le rend idéal pour les vêtements (confection de blousons très souples, de pantalons légers, de jupes, etc.), pour la maroquinerie ou encore pour la ganterie.
Le cuir d’agneau est un cuir de grande qualité. Son appellation est contrôlée et son prix très élevé. Il est très peu utilisé pour de la grosse maroquinerie ou pour de la cordonnerie. Tous deux nécessitant un cuir beaucoup plus robuste avec d’avantage de tenue.
Le cuir de mouton
Il est sensiblement similaire au cuir d’agneau. Il est important de savoir que la sélection des peaux se fait sur tréteau et non pas directement sur l’animal. La distinction entre la peau d’agneau et la peau de mouton devient donc très subtile.
Passé trois mois, l’agneau est considéré comme un mouton, la différence des peaux est basée sur l’âge de l’animal. Cette donnée est difficilement repérable à l’oeil au moment du triage des peaux. Mais, le cuir de mouton s’avère être un peu plus épais que le cuir d’agneau. Il est presque tout aussi fin. Il dispose d’un grain légèrement plus prononcé.
Son utilisation quant à elle est quasi-identique que celle de l’agneau. C’est à dire habillement, maroquinerie et ganterie. Ajoutons qu’il est possible et fréquent de garder la laine sur la peau pour, la confection de vêtements d’hiver ou de chaussures. Attention dans ce cas à la robustesse. Le coût du cuir de mouton est moindre que le cuir d’agneau.
Le cuir de vachette
C’est la peau qui est récupérée sur les bovins une fois adultes. La peau est donc plus épaisse que celle du veau, plus résistante. Son côté fleur (le côté extérieur de la peau de l’animal) est uni et tout aussi brillant que le cuir de veau.
Le cuir de vachette est très réputé et très fréquemment utilisé. Car son coût est bien moindre. que celui du cuir d’agneau ou du cuir de veau. Mais, il ne sera pas favorisé pour sa finesse ou encore pour sa noblesse. La peau étant lisse et épaisse, se patinera avec le temps donnant un rendu plus grossier que les autres cuirs plus nobles.
L’utilisation du cuir de vachette est très variée. Il sera adéquat tant pour la confection de blousons moto ou de veste homme (qui seront donc assez épais) que pour de la cordonnerie (sa robustesse étant plus importante que celle des cuirs d’agneaux ou de veaux).
Le cuir de buffle
Parlons maintenant du cuir de buffle. Il est un cuir connu pour être grainé, c’est-à-dire qu’il dispose d’un relief naturel (et non pas résultant de sa transformation ou encore de son tannage). C’est un cuir très résistant et beaucoup plus noble que le cuir de vachette.
Son coût est donc très élevé, notamment du fait de sa rareté. Le cuir de buffle, comme le cuir de veau peut subir de nombreuses transformations avec divers traitements le rendant plus ou moins souple, plus ou moins solide. C’est un cuir qui est tout particulièrement utilisé et apprécié en maroquinerie.
Le cuir de chèvre
La peau de chèvre est quant à elle un cuir d’une finesse remarquable. Mais contrairement au cuir de veau, c’est une peau particulièrement résistante. Le coté fleur de sa peau est dotée d’un grain naturel appuyant la robustesse du cuir et lui conférant un cachet plus authentique que certains cuirs trop lisses.
Comparé aux autres peaux, le cuir de chèvre sera considéré comme étant plus fin que celui de la vachette, et plus épais que celui d’agneau.
Le coût du cuir de chèvre se trouve être plus bas que celui du cuir de buffle ou de veau. Généralement considéré comme bon marché, c’est un cuir qui sera retrouvé en maroquinerie ou pour la confection de vêtement technique et résistant. À noté que le cuir de chèvre dispose d’un atout bien singulier, il ne se plie pas.
Le cuir de porc
Abordons maintenant un cuir trop souvent utilisé, le cuir de porc. Le cuir de porc est un cuir d’une très grande épaisseur, assez résistant il est de couleur assez clair. C’est un cuir qui se trouve être particulièrement poreux et donc bas de gamme.
Il ne sera préféré aux autres cuirs ni pour sa résistance sur le long terme, ni pour sa noblesse. Son unique réel atout reste son prix. On le retrouvera majoritairement pour des vêtements, ou de la maroquinerie. Souvent sa qualité sera dissimulée par de nombreuses fantaisies. Le cuir de porc, est à éviter.
Le cuir de veau
Le veau est, comme le cuir d’agneau, un cuir de qualité. Très beau, qui est aussi assez coûteux. En vogue, c’est un cuir qui se caractérise par sa belle souplesse et par la brillance de son côté fleur (le côté extérieur de la peau).
Sa peau lisse, le rend très convoité par les tanneries pour la fabrication de vestes et manteaux. En fonction de son traitement en tannerie, le cuir de veau peut prendre plusieurs formes (cuir suédé, grainé plus ou moins fin ou épais, etc.). Tout comme le cuir d’agneau, sa souplesse fait qu’il n’est pas conseillé en cordonnerie.
Le cuir de kangourou
Un cuir un peu moins populaire mais, tout aussi intéressant. C’est un cuir dont on parle trop peu souvent. Pourtant, il se trouve être un des cuirs des plus intéressant.
Il présente une très grande résistance tout en pouvant être d’une belle finesse. Il est réputé pour être le cuir de référence pour la confection des chaussures des grands joueurs de football. Du fait de son extrême souplesse.
C’est un cuir que l’on peut affiner sans qu’il ne perde de ses qualités. Il sera utilisé pour la confection de cuir technique ,comme pour les motards, l’escalade, en cordonnerie, accessoires présentant également un grand confort d’utilisation.
Le cuir de cheval
Il n’est pas rare d’entendre parler du cuir de cheval. Le cuir de cheval est un cuir très particulier, peu travaillé en France (beaucoup de cordonniers s’y refusent, car c’est un cuir difficile et long à travailler qui peut par la suite produire beaucoup de plis). Lorsqu’on parle de cuir de cheval, on parle aussi souvent de Cordovan.
Le Cordovan est une partie du cuir qui se récupère dans une couche sous-cutanée de la croupe du cheval, qui est ensuite traitée par un long tannage végétal produisant un cuir d’une brillance et d’une résistance incomparable. Souvent, vous trouverez des articles en cuir de Cordovan qui vous seront garantis 100 ans.
Le Cordovan est notable par sa couleur rouge sang, bordeaux et son coût très élevé. Du fait de sa rareté, « dans une peau de cheval, la partie récupérée ne servira à produire qu’une voire une et demie paire de chaussures ». Et de sa noblesse, c’est un cuir qui est utilisé et travaillé par de grandes tanneries. En cordonnerie, mais aussi en maroquinerie.
Le cuir végétal
Un cuir qui se trouve plutôt être une appellation est le cuir végétal. Le cuir végétal n’est pas, à proprement parlé, un cuir conçu à partir de fibres naturelles ou de végétaux. C’est un vrai cuir, une peau d’animal, seulement son traitement (son tannage, sa transformation) est tout à fait spécial.
La technique de tannage utilisée privilégie des produits complètement naturels issus de végétaux contrairement aux tannages classiques qui utilisent des métaux lourds (chrome). Le tannage à base de végétaux est un processus beaucoup plus long, beaucoup plus coûteux et plus compliqué, mais les plus grandes tanneries s’y mettent petit à petit car c’est aussi un gage de qualité. Le cuir végétal n’est pas à confondre avec l’éco-cuir qui lui n’est pas un cuir à proprement parlé, mais bien une « peau » crée à partir de végétaux.
Le cuir non-animal (vegan cuir ou éco-cuir)
L’éco-cuir, le cuir non-animal ou encore le cuir Vegan ne sont pas des cuirs comme on l’entend. C’est à dire que ce n’est simplement pas du cuir car l’éco-cuir n’est pas une peau d’animal. L’éco-cuir est généralement un tissu produit à l’aide de fibres naturelles et il n’est absolument pas composé de peaux animales.
Le cuir Vegan est de manière générale à base de matières végétales comme le liège, le chanvre, le lin ou encore le coton. On retrouve également le cuir Muskin (un mélange de lin, chanvre et champignons) ou encore le Pinatex (un cuir Vegan à base de fibre d’ananas). Il important de noter que si vous recherchez du cuir Vegan parce que c’est mode de vie des appellations protègent ce dernier (approuvé par Peta notamment).
Le cuir synthétique, le simili-cuir
Le cuir synthétique, le simili-cuir, le t-e-p (tissu enduit de plastique), le Skaï, etc., ne sont que des tissus synthétiques fabriqués de toutes pièces. Ils sont majoritairement issus du plastique et vont rechercher l’apparence du cuir (souvent sa brillance, son grain, etc.).
Ce sont des tissus qui ne présentent presque aucun atout technique, de résistance, de chaleur ou autre, seul l’aspect esthétique pourrait satisfaire. L’unique point positif que révèlent ces matériaux est que, certains (s’ils sont de bonne qualité) présentent une plus grande résistance à l’eau et à l’humidité que le vrai cuir.
Ce qui peut s’avérer être idéal pour le choix de mobilier dans une maison avec beaucoup de passage, les sièges d’une voiture mais qui reste un mauvais choix pour les vêtements ou encore la cordonnerie étant des matières très peu respirantes (plastique).
Enfin, il existe, en plus des cuirs cités ci-dessus, un nombre infini d’autres cuirs, encore plus exotique, encore plus rare, encore plus robuste. Soyez toujours vigilant concernant la provenance de vos cuirs et recherchez toujours les appellations contrôlées ou les tanneries réputées.