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Zoom sur les traumatismes les plus fréquents
En moto, les chutes et les accidents peuvent avoir de multiples causes : arrivée d’autre véhicule imprudent, vitesse excessive, obstacle imprévu, intempéries et sol glissant… Quoi qu’il en soit, quelle que soit la cause de l’accident, le seul moyen d’éviter blessures et contusions est d’être correctement équipé. L’équipement moto est en effet l’armure du motocycliste, sa seule protection quand il rencontre une difficulté sur la route.
Les dangers de la moto : info ou intox
C’est bien connu, la première réponse des parents à qui un jeune demande un scooter ou une moto, est souvent négative, avec pour argument principal : « Non, c’est trop dangereux ». Se déplacer en deux-roues est-il réellement dangereux ? Les conclusions du dernier rapport de la prévention routière française pour l’année 2014 ne sont pas catastrophiques : « Le pic d’accidentalité est enregistré entre 25 et 49 ans, mais les risques d’accidents mortels sont importants jusqu’à 70 ans. Le risque d’être tué en ville est plus important pour les usagers de motos légères (54%). Près de la moitié des motards tués (47%) le sont lors de la belle saison, soit entre juin et septembre. » Ce rapport conclue en revanche que la mortalité des motards a baissé de 1% en 1 an, seule catégorie de véhicule qui n’est pas en progression. Un chiffre qui s’explique par les équipements des motards, toujours mieux pensés et mieux réalisés ainsi que par la législation qui les accompagne.
La traumatologie moto : chiffres et infos
Pourtant, il est bien évident que le motard, en cas d’accident, est plus exposé aux blessures qu’un automobiliste. Par déduction, il n’a pas d’habitacle renforcé, pas d’airbag, pas de possibilité d’être percuté à l’avant ou à l’arrière sans en ressentir le moindre effet. Si l’on tient compte du kilométrage parcouru, le risque de décès lors d’un accident est 20 fois plus élevé pour un conducteur de deux-roues motorisés que pour un conducteur de voiture. (ONISR, 2010)
Pour toutes ces raisons, seul l’équipement que le motard choisit de porter pourra le protéger. La dernière étude menée en 2008 par le Programme de Recherche et d’Innovation Dans les Transports Terrestres (PREDIT), une étude nommée La vulnérabilité des deux-roues motorisés, un enjeu de santé publique, annonce : « La vulnérabilité des deux-roues motorisés provient avant tout de leur puissance d’accélération et de leur potentiel de vitesse par rapport à leur volume et à leur poids. ». Elle présente un schéma révélant la répartition des atteintes corporelles potentiellement mortelles :
Selon leur panel, en cas d’accident, c’est la tête qui est exposée à plus de 44%, le thorax à 32,4%, la colonne vertébrale à près de 12% et l’abdomen à 9,1%.
Leur précédente grande enquête, menée entre 1996 et 2000 précisait ces chiffres, en les répartissant selon les parties du corps les plus touchées : jambes 65%, bras 50%, crâne et visage: 18,5%, peau 10% et thorax 9%.
Des blessures et des traumatismes propres à la conduite moto
Il est donc difficile de n’évoquer qu’une seule zone à protéger lorsque l’on conduit une moto. Certes, depuis le 28 juin 1973, le port du casque sur un deux-roues motorisé est obligatoire (même année que la ceinture de sécurité dans les véhicules automobiles) mais il est loin d’être le seul équipement indispensable. Non obligatoire ne veut jamais dire futile ou inutile. Renforts, coques de protection, gants, protection dorsale… Tant d’éléments qui sont obligatoires pour faire de la moto sur circuit mais qui ne le sont pas sur route. Des accessoires obligatoires pour passer son permis moto mais que personne ne vous forcera à porter à chaque chevauchée de votre machine. Or, c’est bien sur la route qu’à lieu la majorité des accidents graves. Tentons de vous présenter les lésions auxquelles vous vous exposez en procédant par élément de votre équipement :
Blouson :
Le blouson protège à la fois thorax, abdomen, colonne vertébrale et bras. Il est le premier élément auquel pense un motard qui s’équipe mais devrait être un élément parmi tant d’autres. Un blouson bien pensé, bien choisi peut vous éviter bien des ennuis : contusions, brûlures, fractures…
Votre blouson moto est normalement renforcé aux endroits potentiellement sujets aux glissades : côtés du buste ainsi que des bras. Les coques ou zones de renfort qu’il possède sont judicieusement placées aux articulations et os les plus saillants (et donc les plus exposés aux chocs en cas de chute) : épaules, coudes et hanches. La clavicule et les os du bras sont les plus durement touchés en cas de chute. Les protections dorsales intégrées protègent toute votre colonne vertébrale. Le col de votre veste peut être la seule protection de votre nuque, pensez-y, car cette zone n’est plus couverte par le casque et les traumatismes du rachis cervical sont nombreux et souvent graves. Toute protection supplémentaire, même minime, peut changer la donne.
Gants :
Les gants ne sont pas faits simplement pour tenir vos mains au chaud, ils sont une réelle protection au quotidien. Vous retenir avec vos mains en cas de chute sera votre premier réflexe. Ils vous protégerons donc d’abord des chocs et des abrasions mais vous offriront aussi une protection des poignets et des avant-bras selon le modèle choisi. La fracture du scaphoïde, petit os situé à l’intérieur du poignet, est la plus courante en deux-roues. Elle résulte d’une chute sur un poignet en extension. Elle se soigne aisément mais reste une blessure douloureuse et handicapante.
Pantalon :
Tout comme la veste, le pantalon moto (contrairement à un pantalon basique) vous préserve des abrasions en cas de chute et vous offre une protection optimale là où sont situées ses zones de renfort et ses coques de protection. Pensez que le pantalon moto peut à son tour englober vos hanches. Entorses, luxations, fractures… Les jambes du motard sont souvent durement touchées. Elles sont, en cas d’accident avec contact direct, les premières à recevoir l’impact. Genoux, tibia, chevilles, toutes les protections d’un pantalon moto sont autant de garanties à accumuler.
Chaussures :
Les chaussures ou bottes de moto sont le seul rempart aux fractures ou entorses liées à une mauvaise réception. Là encore, pas de secret, un équipement spécialisé avec de multiples renforts, protège davantage que vos chaussures habituelles. Choc direct ou résultant d’une éjection de votre moto, vos chaussures seront un allié de taille.
Du matériel et des zones de renfort et de protection que vous seuls choisissez
Vous l’avez compris, le motard est seul maître de son équipement et donc directement seul maître de sa destinée en cas d’accident. Le casque est le seul équipement obligatoire en Franc mais les autres protections n’en restent pas moins indispensables. Vous êtes libre de prendre des risques en le négligeant et de la même façon, vous êtes libres de vous sur-équiper : coques dorsales ajoutée, coudières, genouillères, gilet air-bag… Tout est pensé et fabriqué pour que les motards soient protégés au mieux.
L’un des grands projets de l’année 2014 du PREDIT, projet qui n’a pas encore révélé ses résultats, portait sur les blessés issus d’accidents de moto et ce qu’ils pouvaient apporter comme témoignages, comme actes, pour faire avancer la sécurité routière et faire progresser les consciences.