La Kustom Kulture est un mouvement d’origine américaine : custom culture signifie culture personnalisée. Chacun peut apporter ses propres idées, qui se diffusent ensuite dans la communauté. La Kustom Kulture a une dimension culturelle et esthétique. C’est un style de vie, une façon de s’habiller, de se tatouer, d’embellir sa voiture ou sa moto, et de vivre de manière originale.
Une des raisons de la naissance de la Kustom Kulture est que les constructeurs automobiles américains ont mis au point des voitures à boîte de vitesse automatique. Pour retrouver le plaisir de conduire, les jeunes amateurs de rock’n’roll ont alors organisé des courses de rues, en se défiant. Comme ils manquaient d’argent, ils utilisaient souvent des Ford modèles T ou B, ou des Ford 1948, puis des V8. C’étaient des voitures assez massives. Il fallait les alléger pour avoir une chance de gagner. Les amateurs de Kustom Kulture sont donc devenus de bons mécaniciens et carrossiers, pour mettre au point leur hot rod. Une hot rod est une voiture américaine très grande, comme cela se faisait avant les années 70, mais modifiée pour améliorer son aérodynamisme. Le mot hot rod dérive peut-être de roadster, un spider ou spyder deux places, sans toit ni pare-brise arrière, pour en alléger le poids. Une rat rod est une voiture « brute de décoffrage », sans fioritures hormis les décorations. A priori, quand on les voit à l’arrêt, on a l’impression qu’elles sont bonnes pour la casse… mais quand on les voit prendre le départ de la course, on change vite d’avis !
Ce même mouvement, d’indépendance et de personnalisation anime également les motards. La Kustom Kulture Moto fait référence aux chevauchées fantastiques des motards, à l’univers Harley et aux pin-up des années 50. Bref, tout ce qui permet de sortie de l’anonymat des motos de série. Cette culture se divise en plusieurs tendances, les choppers, les bobbers, ou les café racers. Le point commun, c’est que les motards cherchent eux-mêmes le moyen de personnaliser leur moto, à la fois d’un point de vue technique et esthétique. Les moteurs peuvent être ajustés pour produire les meilleures performances, notamment lors des reprises. La moto peut aussi être embellie par des poignées, des boulons de plaque d’immatriculation, une fixation de selle, un pot d’échappement original, et des cache-feux arrière. Une boîte à outils en cuir, belle et pratique, complète l’équipement.
Esthétique de la Kustom Kulture Moto.
On peut se plonger dès le matin dans l’univers motard en buvant son café dans un mazagran décoré de motifs moto. Puis on peut continuer en se rasant avec un blaireau et du savon à barbe spécialement customisé. Le motard peut ensuite s’habiller de la tête au pied dans un style Kustom Kulture Moto : casque, chemise en coton ou en kevlar, pantalon, casquette, t-shirt, blouson et ceinturon en cuir, jeans en denim ou en kevlar, sweat-shirt, bretelles, lunettes de soleil, masque, bonnet et baskets.
Le tatouage joue un grand rôle dans la Kustom Kulture Moto : oiseaux, fruits, toiles d’araignées, crânes, serpent, tikis (déesse polynésienne de la virilité et de la fécondité), divinités exotiques, logos célèbres, ou jolies filles.
Pour admirer la créativité des bikers et la performance de leur engin, vous pouvez assister à une fête de Kustom Kulture Moto, comme le Béthune Rétro, le Bottrop en Allemagne, et plusieurs aux États-Unis. Ces rassemblements de hot rod et de rat rod sont l’occasion de montrer sa moto, et d’admirer celle des autres pendant les courses de dragsters, sur fond de concert rockabilly ou de psychobilly. Elvis Presley n’est jamais loin. Certains motards sont également amateurs de punk hardcore, de techno ou de métal. On peut donc dire que la Kustom Kulture Moto est un mouvement composite, mais disposant d’une très forte identité collective.