Choisir son équipement moto demande un peu de réflexion. Cette réflexion porte sur votre budget et l’utilisation de votre moto. Un équipement moto étant dispensable, il faut prendre le temps de bien comparer les produits, les marques, et les matières premières. Ce n’est pas du temps perdu, puisqu’un équipement peut coûter entre 500 et 1 500 euros. En cherchant bien, vous pourriez économiser 10 à 30 % de cette somme. Pour chaque élément, casque, pantalon, ou bottes, les différences de prix sont parfois considérables entre les marques. Entre un blouson Ixon, un Alpinestars ou un Zolki, ça peut aller du simple au double !
Quel équipement permis moto ?
Pour passer votre permis moto, vous avez besoin d’un équipement, et pas seulement d’un casque homologué moto (éventuellement une étiquette verte NF S 72.305, mais le plus souvent une étiquette blanche 22-50, qui est une norme européenne).
Cet équipement inclut :
– un blouson ou une veste à manches longues, un pantalon adapté à la moto (pas de jeans ni de pantalon de ville) ou une combinaison moto,
– des gants également homologués (NF, CE), avec protection poignet et fermeture,
– des bottes, des bottines ou des chaussures moto.
On le voit, même si la loi n’impose encore que le casque, les autorités s’arrangent discrètement pour que vous ayez l’équipement complet en passant votre permis moto. Sachez que si vous n’avez pas l’équipement correct le jour de l’examen, vous ne serez pas autorisé à passer votre permis moto.
Pouvez-vous emprunter votre équipement pour le permis moto ? Oui, sous conditions. Le casque d’un autre est rarement adapté à la morphologie de votre tête. Trop étroit, il vous fera souffrir. Trop large, il ne vous servira pas à grand-chose. Idem pour les chaussures, le pantalon et les bottes. Vous faire prêter l’équipement par un ami motard peut être utile pendant deux ou trois leçons, le temps de savoir quel type d’équipement vous convient. Si vos moyens sont limités pour l’instant, achetez au moins le casque.
Quel équipement moto pour débuter ?
La tentation est forte de s’équiper pour pas cher pour débuter, en se disant qu’on changera plus tard. Mais rien ne garantit qu’on pourra le faire financièrement. On risque de se retrouver avec un équipement provisoire pour longtemps.
Une autre tentation fréquente est de lésiner sur l’équipement moto (donc sur sa sécurité), en se persuadant qu’on ne fera que des trajets domicile-travail. Un peu comme les automobilistes qui ne mettent pas leur ceinture de sécurité « parce que c’est juste à côté ». La plupart des accidents ont justement lieu sur les trajets travail-domicile. Et ces accidents pourraient être bénins avec l’équipement et les gestes appropriés.
Deux points sont à considérer dans la psychologie humaine : quand on commence à bien maîtriser son véhicule ou sa moto, on est tenté de prendre plus de risques… et d’aller au-delà de ce qu’on maîtrise réellement. Le second point, c’est la confiance qui s’installe par les statistiques : « J’ai pris 1000 fois cette route, et je n’ai rencontré aucun pépin ». Alors, on baisse sa garde, et le risque augmente… Il faut garder à l’esprit que le risque est justement imprévu. Qu’il n’y ait aucun obstacle 1000 fois ne signifie pas qu’il n’y en aura pas la 1001e fois. Si un automobiliste peut se permettre une fraction de seconde de distraction, ce n’est pas le cas du motard. Une automobile se conduit, une moto se pilote. Rouler en moto n’est pas pour les distraits et les rêveurs…
Le risque peut être lié au conducteur : imprudence, alcool, somnolence, excès de vitesse ; mais ces risques viennent aussi de l’extérieur : piétons, autres véhicules, flaque d’huile sur la chaussée, animaux errants ou sauvages. En cas de fort vent, les branches tombées sur la route sont fréquentes.
Enfin, la moto est un plaisir. Vous pouvez, après quelques mois de conduite, être tenté de suivre un stage de roulage sur circuit, pour vous perfectionner. Dans ce cas, il vous faudra obligatoirement un équipement en cuir. Même si la qualité et l’ergonomie des équipements textiles ont beaucoup progressé, le cuir reste obligatoire sur circuit, tout simplement parce qu’il offre le meilleur niveau de sécurité.
Mieux vaut donc choisir son équipement moto « définitif », au moins pour les éléments principaux. Changer au bout d’un an ou deux suppose des moyens financiers. Et l’on ne peut se contenter d’un équipement moto au rabais, puisque les risques sont plus grands pour les débutants que pour les motards confirmés. Comme lorsque vous avez appris à faire du vélo… Par exemple, choisir un casque et un blouson très protecteurs en cuir ou composite, de bonnes chaussures ou des bottes, et un jeans renforcé.
Chaleur et froid : assurez-vous que le blouson, s’il est en textile, soit suffisamment aéré par des soufflets ou des ouïes d’aération. Et que vous pouvez y placer des doublures amovibles en hiver.
Ajustements : un blouson, une veste ou un pantalon doivent être ajustables à votre morphologie. Les gants doivent pouvoir se serrer, comme les manches du blouson et le bas des jambes du pantalon.
Dernier point : mieux vaut acheter votre équipement quelques semaines avant de passer votre permis, pour être habitué lorsque vous serez sur le plateau.
Quel budget pour un équipement moto ?
Le casque : le casque intégral avec double visière est généralement plus cher que le casque à visière simple, lui-même plus cher que le casque jet. Mais ce n’est pas une règle absolue. Il vous faut comparer les avantages, et lire les étiquettes, en ligne ou en magasin.
Une autre possibilité est le casque modulable, à condition qu’il soit homologué J/P (jet/intégral). C’est le modèle choisi par la gendarmerie française pour ses motards. Vérifiez que la mentonnière est également homologuée.
Le casque jet n’est vraiment adapté qu’aux petites vitesses. Pour le budget, comptez 200, 300 euros ou 500 euros selon le modèle. On en trouve de moins chers, mais il faut dans ce cas bien vérifier leurs caractéristiques techniques. La visière teintée étant interdite la nuit, son achat est déconseillé, sauf si vous avez deux visières. Les replicas sont tentants, mais toujours plus chers. Si vous avez affaire à une marque internationale, les normes des différents pays peuvent s’ajouter les unes aux autres, ce qui les rend encore plus sûrs… et plus chers. Souvenez-vous que le casque blanc est moins cher, et beaucoup plus visible.
Ne choisissez pas un casque trop large. La mousse va se tasser après quelques milliers de kilomètres. Il doit vous serrer un peu, sans vous faire mal au front ni aux oreilles. Les femmes choisiront des casques plus petits, adaptés à leur tête, souvent des Shoei. Mais comparez avant d’acheter, car un Nolan, un Araï, un Shark ou un Lazer peut aussi vous convenir. Comme nous avons tous des formes de tête différentes, certaines marques conviennent mieux à notre anatomie.
Le blouson. Vous pouvez choisir un blouson polyvalent, en textile renforcé, avec protections amovibles aux points sensibles. Les blousons textiles sont généralement moins chers, plus légers, et surtout plus passe-partout. Le blouson cuir peut dépasser 400 euros, mais on en trouve à partir de 150 euros.
Le look intervient aussi dans le prix : classique, streetwear, racing ou vintage : plus le blouson est technique, plus il sera cher. La nature du cuir est aussi déterminante pour le prix de vente : l’agneau est plus cher que la vachette. Un Alpinestar peut tutoyer les 500 euros, alors que vous pouvez dénicher une veste ou un blouson pour moins de 200 euros chez Zolki ou d’autres équipementiers.
Le prix est souvent, mais pas toujours, synonyme de qualité. Dans le prix de revient d’un blouson, il y a le cuir, le coût de la main d’œuvre et les impôts dans son pays de fabrication, mais aussi… le budget publicitaire. Regardez l’épaisseur du cuir, la qualité des coutures, l’étanchéité des fermetures, et les renforts aux points sensibles. Des coques en kevlar coûtent plus cher que des renforts en mousse, donc augmentent le prix final.
Le pantalon : les prix varient du simple au triple, entre les jeans renforcés et le cuir haut de gamme.
Les gants : environ 100 euros. Ils doivent avoir des renforts pour vos phalanges et le dos de la main.
Chaussures et bottes : aux alentours de 200 euros, mais là encore, l’éventail des prix est très large. Certaines chaussures ou bottines renforcées sont assez discrètes en ville. En revanche, les bottes en cuir sont mieux adaptées à la circulation sur route.
Côté budget, vous pouvez profiter de la période des soldes et de la liquidation des fins de série pour vous équiper. Dans toute l’industrie vestimentaire, lorsque les fabricants lancent de nouveaux modèles, les anciens sont sacrifiés, mais restent tout aussi valables. Un produit de l’avant-dernière mode ne perd pas ses qualités et son homologation pour autant.
Une autre solution est d’acheter un blouson d’occasion, et éventuellement les chaussures et le pantalon. Pour le casque et la dorsale, mieux vaut acheter du neuf.
Ce qu’il faut retenir, c’est que la moto et son équipement reviennent cher. Mais c’est le prix à payer pour éviter les embouteillages, gagner du temps, découvrir des coins interdits aux automobilistes. C’est le prix de la liberté… et de la sécurité.