Comme nous le savons tous, le cuir est utilisé dans de nombreux domaines comme la maroquinerie et la confection d’équipement pour le motard … Ce dernier résulte de la transformation de la peau par de nombreux procédés de tannerie. Il faut savoir que la peau se compose de 3 couches dont l’épiderme, le derme et l’hypoderme. Ces différentes couches sont alors traitées afin de permettre une utilisation optimale de la peau pour obtenir du cuir lisse et souple. Regardons de plus près les étapes de tannage du cuir dans une tannerie moderne.
Sommaire
Le salage et dessalage de la peau
Pour leurs conservations, les peaux fraîches sont salées et refroidies. Le processus qu’est le salage a pour objectif d’éliminer toute l’eau contenue dans les tissus afin de ralentir au maximum le développement des micro-organismes présents activant la putréfaction. Pendant ce procédé, les peaux peuvent perdre jusqu’à 10 % de leur poids en eau. Le matériau utilisé pour effectuer le salage est du sel de mine grossier. Pour ce faire, les peaux sont empilées les unes sur les autres sans aucune distinction au préalable. Le processus est effectué dans un local où l’humidité relative est de 70 à 90 %. Cela permet de faciliter l’écoulement de la saumure. Pour l’amélioration de la conservation, la température est maintenue continuellement aux alentours de 10 °C. Après une quinzaine de jours, les peaux seront alors dessalées puis traitées une à une et enfin triées en fonction de nombreuses caractéristiques : épaisseur, nombre de défauts de dépouille, poids, surface ou encore de la présence de cicatrice. Le procédé de dessalage s’effectue à l’arrivée des peaux salées à la tannerie.
Le « travail de rivière » ou les différents processus avant tannage
Une fois que les peaux arrivent à la tannerie, ces dernières subissent différents processus de tannage. Ces procédés sont plus communément appelés « travail de rivière » et se présentent sous la forme de 5 opérations successives :
La première opération est le trempage. Ce dernier consiste à la ré-humidification des peaux afin de retirer toutes éventuelles souillures et impuretés.
Vient ensuite le chaulage qui est le processus consistant au retrait chimique des poils grâce aux pelains ou au sulfure de sodium ou encore l’hydrogénosulfure de sodium, en terme plus simple, il s’agit de l’épilation de la peau. Ces substances sont ajoutées aux peaux et le tout mariné pendant une heure. Cette épilation provoque un gonflement qui sera traité ultérieurement. Ensuite, les peaux sont lavées pour l’élimination de l’excès de chaux, des produits chimiques ainsi que d’autres matières utilisées ou présentes lors de l’étape précédente. Cette étape est appelée lavage et fait partie du processus de chaulage ou pelanage.
L’opération suivante est l’écharnage. Elle consiste tout simplement à l’élimination de toute la graisse et les tissus contenus sur la face inférieure de la peau, en d’autres termes, il s’agit du retrait mécanique des tissus sous-cutanés. Suite au chaulage, l’écharnage est le processus final qui élimine les racines des cheveux restants. Cela permet d’aider les peaux à se détendre.
La quatrième opération est appelée confitage. Ce processus suit toujours les étapes précédentes, il permet de rendre la peau plus douce et plus souple. Cela étant dû grâce à l’élimination des résidus de tissus sous-cutanés ainsi que les fibres musculaires au moyen d’enzymes. Après ce traitement délicat, les peaux obtenues seront plus détendues et plus lisses tant souples.
La dernière opération toujours aussi importante que les quatre premiers processus est le picklage. Arrivées à ce stade, les peaux sont putrescibles. De ce fait, il est important d’améliorer sa conservation pour les prochaines étapes de transformation. Ainsi, ces dernières seront acidifiées et salées pour le retrait de l’eau restante.
D’autres processus entrent encore dans les opérations avant tannage, mais ne font pas partie du « travail de rivière ». Il s’agit du rognage qui consiste à l’élimination des bords et du fendage qui se présente comme l’étape de division et de séparation des peaux dans le sens de leur longueur.
La transformation de la peau en cuir ou « Tannage »
Le tannage est le procédé permettant de transformer la peau déjà traitée au préalable en cuir grâce à des tanins. Ces derniers sont des substances de différentes natures : végétale, organique ou minérale comme les sels de chrome. Ces tanins permettent de passer d’une peau sensible à l’eau chaude, très hydratée et putrescible à une peau plus résistante à l’eau chaude, imputrescible et contenant beaucoup moins d’eau. En d’autres termes, la transformation de la peau en cuir permet de la rendre plus durable et plus souple. Il existe de nombreuses méthodes de tannage, mais les plus répandues sont le tannage au chrome ou bleu humide et le tannage minéral ou blanc humide. La particularité qui fait que le tannage au chrome fasse partie des méthodes les plus répandues vient du fait que celui-ci est actuellement le plus rapide.
Le premier tannage terminé, on procède à l’essorage de l’eau ainsi qu’à l’ajustement de l’épaisseur pour le passage au processus suivant puisque la transformation n’est pas encore terminée. Ces quelques ajustements réussis, des techniciens procèdent à la mesure de contrôle de l’épaisseur ainsi que du contrôle de la qualité. Les contrôles achevés, les peaux tannées sont ensuite séchées. Trois méthodes de séchage peuvent être utilisées dont le séchage par suspension qui est la plus répandue du fait que la consommation d’énergies utilisées est nulle contrairement à l’utilisation de sécheurs électriques qui est plus énergivore et ne donne pas toujours une uniformité d’humidité relative au niveau de toute la peau. Toutefois, la limite du séchage diffère d’un type de peau par rapport à un autre.
Second tannage ou amélioration du résultat obtenu par le premier tannage
Pour améliorer la qualité du cuir obtenu par le premier tannage, il est nécessaire d’effectuer un second tannage. C’est lors de cette opération que l’on procède au processus de teinture ainsi qu’au graissage du cuir obtenu. On procède également à l’extraction de toute l’eau ainsi qu’au lissage du grain. Au cours du second tannage, d’autres séchages sont effectués dont le séchage sous vide sur plaques chauffées et le séchage sur cadre. On passe ensuite le cuir dans un tunnel à air chaud.
Le second tannage terminé, les tanneurs préparent les couleurs pour la teinture du cuir. Les couleurs choisies ainsi que les finitions sont aspergées par un robot permettant l’accélération de l’opération pour des résultats plus rapides et complets. Le cuir teinté sera ensuite inséré entre les rouleaux d’une gaufreuse qui est une machine comportant deux cylindres dont l’un gravé en creux et l’autre en relief.
Corroyage finissage et finition du cuir
Le gaufrage terminé, le cuir obtenu après le repassage et le pressage est plus lisse et plus brillant. Ce dernier va ensuite subir quelques traitements bien que certaines aient été déjà effectuées comme l’essorage. Le dernier processus est le corroyage finissage qui consiste à traiter le cuir obtenu par dérayage pour lui conférée son épaisseur finale et la mise au vent qui permet de l’étirer et ainsi corriger les défauts dus aux plis tout en l’assouplissant dans un tambour. On procède finalement au contrôle de qualité en laboratoire ainsi que la mesure des tailles et le conditionnement. Pour ce qui est de la finition, on peut distinguer le finissage aniline, semi-aniline et pigmenté dépendant des utilisations des cuirs.