A l’image du gang de biker de la série télé des Sons of Anarchy.Epris de liberté, un petit pourcentage de groupes de motards ultras se distinguent des autres bikers. Leur quête d’indépendance et leur rejet de la société les conduit au-delà de la légalité.
Pourquoi ces clubs de motos alternatifs, tels les 1 % MC, poussent-ils leurs membres à de tels extrêmes ? Un motard peut-il tout se permettre au nom de la loyauté et la fraternité ?
Sommaire
La Série Télévisée Sons of Anarchy
Un certain mystère entoure ces groupes de motards ultras. Les 1%, comme ils se définissent eux-mêmes sont des groupes extrêmement codifiés. Souvent opaques, parfois très violents et borderline. Ils sont pointés du doigt par les autorités. Le grand public les a découverts dans la série culte « Sons of Anarchy », diffusée à la télévision entre 2008 et 2014.
La fiction, créée par Kurt Stutter, mettait un scène un gang de bikers dans une ville imaginaire de Californie. Le gang des Sons of Anarchy, inspiré des célèbres Hell’s Angel « , un des principaux gangs 1% ER » était spécialisé dans le trafic d’armes à feu et faisait régner l’ordre sur son territoire.
La population locale craignait et admirait ces motards violents vêtus de blousons moto vintage. Capables de rendre justice, dans des situations délicates. Sur fond de lutte entre dealers et trafiquants d’armes. La série est aussi le portrait d’un homme, le chef du club SOA Motorcycle Club Redwood Original, couramment abrégé en SAMCRO, Clay Morrow, et son beau-fils.
Dans ce portrait profond, on retrouvait ce qui caractérise les clubs de motards ultras, à la fois un code d’honneur strict et brutal. Mais aussi, comme chez les autres bikers, des valeurs d’extrême liberté et d’individualisme.
Entre Réalité et Fiction
A l’image des Sons of Anarchy, un gang de biker ultra défend farouchement ce en quoi, il croit. L’indépendance et un rejet des conventions de la société. Leur idéal , la liberté en blouson moto sur leur Harley, les grands espaces, les fêtes entre « frères » qui leur ressemblent, parfois la drogue.
Pour les Hell’s Angels, pionniers de la contre-culture, stupéfiants et vitesse sont vus comme des portes de secours. Pour échapper à l’enfer terrestre. Plus encore qu’un autre motard, les ultra se veulent rebelles et affichent « pour certains » des idées bien à eux. Parfois à mille lieux d’un certain esprit de tolérance et de paix. Racisme, homophobie, amour des armes, masochisme sont le côté sombre d’une partie de ces gangs.
On s’éloigne là « du monde idéal » prôné par les bikers en Harley, qui fait la part belle à la liberté dans les grands espaces sur leur bécane, en filant à toute allure.
La réalité est tout autre. En effet, les extorsions de fonds, le trafic d’armes, la drogue, les meurtres, le proxénétisme et règlements de comptes entre gangs sont aussi le quotidien, d’une minorité d’ultras. En agissant ainsi ils se mettent hors-la-loi et sortent ainsi du lot. Pour revendiquer leur appartenance au groupe fermé des 1%, mais à quel prix.
Le Fantasme du 1%
Ce fantasme d’appartenir au 1%ER des bikers les plus rebelles remonte à un événement de juillet 1947, aux Etats-Unis. Lors d’une concentration motocycliste à Hollister des troubles se produisirent. Un journaliste, exagérant la portée de l’événement, déclencha une couverture médiatique nationale. En réponse, le président de l’American Motorcycle Association déclara, que seuls 1 % des motards étaient fauteurs de troubles. Alors que la majorité d’entre eux étaient des gens tranquilles, à l’image de pères de famille respectueux.
L’idée fit son chemin et certains bikers rebelles se mirent alors à revendiquer leur appartenance « à ce groupe de bikers minoritaires » .Affranchis et hors la loi. Ils ne se donnaient pas de limites pas même celles « du passage à l’illégalité ». De nous jours encore, certains n’hésitent pas à se livrer à des activités criminelles comme les rackets, la vente et l’usage de produits illicites.
MC Alternatifs
C’est alors que quatre clubs principaux de Bikers 1% ont émergé. Certains, présents avant les événements de Hollisters, n’ont pris cette appellation de biker 1%, que dans la foulée. Les principaux groupes sont les Outlaws (fondé en 1935), les Hell’s Angels (fondé en 1947), les Bandidos et les Pagans. Parmi les autres notons figurent aussi les Comancheros.
Aujourd’hui, les Hells Angels et leurs rivaux, les Bandidos sont particulièrement actifs. Ils ont des chapitres dans de nombreux pays, à travers le monde entier.
Les Hell’s Angels, créés en 1948 aux Etats-Unis, imposent la Harley-Davidson à tous leurs membres. Ce gang de motards criminalisé considéré très dangereux par les autorités américaines, est présent sur tous les continents.
Le Bandidos Mc, appelé parfois Bandidos Army, est le club 1% qui a la meilleure organisation. Selon le FBI, la définition d’un club criminalisé est connu pour des trafics de stupéfiants, d’armes, de vols et d’extorsions d’argent. Créé en 1966, au Texas et son slogan : « We are the people our parents warned us about » (« Nous sommes les gens, que nos parents nous disaient d’éviter »).
Le MC des Outlaws a été créé en 1935, dans la banlieue de Chicago est le groupe de biker 1% « le plus ancien ». Leur slogan inspire la crainte : « God forgives, Outlaws don’t » (Dieu pardonne, les hors-la-loi, non). En Europe, la moto de type chopper est obligatoire, pour tous les motards de leur groupe.
Succes Story : Mais Pourquoi ?
La plupart des motards sont des personnes pacifistes et respectueuses de la loi. On peut se demander ce qui fait le succès de ces groupes de motards ultras ? La camaraderie, l’esprit de fraternité existent chez tous les motocyclistes. Sans besoin d’appartenir à un groupe marginal. Pour tout biker, son MC est une seconde famille, et les membres se considérent comme des frères. Un tel lien est encore plus fort « chez les ultra » qui se démarquent de la société, en se mettant parfois même hors-la-loi.
L’acceptation au sein d’un MC est lente et se fait par étapes dés un éventuel recrutement. Une fois accepté, le membre fait allégeance au groupe et doit obéir à des ordres stricts. Réaliser des tâches ingrates et parfois illégales sans broncher.
Les membres de ces clubs sont tenus de soutenir leur MC, à tout prix. Hells, comme Bandidos prennent position aux côtés de ceux, qu’ils considèrent comme leurs frères, à toutes les occasions, même s’ils ont tort. Un membre portant atteinte à l’intégrité de son club se voit puni, voir exclus.
Support MC
Ce soutien « jusqu’à l’excès » est un des éléments fondateurs des clubs de 1% ER.
Dans la série Sons of Anarchy tous les membres du club possédaient, un cut aux couleurs du MC (veste sans manche en cuir, incluant des patchs) preuve de leur appartenance et attestant de leur rang hiérarchique au sein du club.
C’est une caractéristique spécifique des ultras. Tous portent de nombreux patchs montrant leur rôle dans l’organisation. Il est habituel de porter le patch 1% ER sur sa veste, pour faire comprendre de quel rang sont ces motards.
Chaque groupe disposent de ses « couleurs » qui sont autant de signes d’appartenance et de distinction.
Les Bandidos se caractérisent par le jaune et le rouge. Les Hells par le rouge et le blanc, les Outlaws par le noir et le blanc.
En Allemagne, ces couleurs sont désormais interdites, mais pas en France.
Un autre signe distinctif chez les bikers « ultras ou pas » : les tatouages. Avant qu’ils deviennent plus courants, ils étaient un moyen d’afficher sa différence et ses idées, via à vis de la société et sa conception de la vie.
Conclusion
Les MC 1%, en plus de prôner la liberté, l’anticonformisme, comme les autres bikers vont « au-delà de ce fantasme » en cherchant à se distinguer par la violence et par des agissements hors-la-loi. Aujourd’hui, bien loin sont Sons of Anarchy admirés par la population locale, dans leur petite bourgade de Californie…